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mardi 9 juin 2015

Les itinéraires de randonnée de Sainte-Victoire, une histoire déjà séculaire!



La découverte des itinéraires de parcours des montagnes et la volonté de les faire connaître pour faire partager leur intérêt, peuvent être datées de la création de la première association française d’alpinistes, le Club Alpin Français, en 1874. C’est ainsi que sur Sainte-Victoire, le tracé noir qui passe par la Grotte aux Hirondelles, le plus souvent appelée Garagaï, a été balisé dès 1898. Le tracé vert qui aboutit aussi au Garagaï, a été le premier « itinéraire d’escalade » du versant sud, découvert par Antoine Forcioli en 1913.
La plaque indiquant depuis Aix l'itinéraire vers le Prieuré
Par la suite le balisage des itinéraires de randonnée s’est étendu à de nombreux itinéraires plus faciles, de façon à orienter les visiteurs à travers les terrains privés agricoles ou forestiers avec l’assentiment des propriétaires et le CAF l’entretenait périodiquement à partir de 1928. Les parcours étaient signalés dès les boulevards d’Aix où des panneaux avaient été implantés aux carrefours des trois voies d’accès à la montagne. Il ne reste plus que celui de l’avenue Sainte-Victoire (voir photo ci-contre).
Le guide des Excursions de Sainte-Victoire et du Plateau du Cengle, publié en 1944 par Henry Imoucha, comprenait une carte du réseau  des itinéraires balisés. Son édition a été renouvelée trois fois ! Ce document peut être téléchargé sur ce lien.
L ‘Association des Excursionnistes Provençaux, association de randonneurs constituée en 1946, s’est fortement mobilisée avec le CAF pour entretenir le balisage des tracés sur l’ensemble des versants du massif. Jusque dans les années 80, il n’y avait pas de règles bien définies pour la dimension des balises. C’est ainsi qu’il reste encore la trace de marques de peinture de vingt à cinquante centimètres peu esthétiques. Aujourd’hui, on préfère mettre davantage de balises, mais plus discrètes.
Une première prise en charge des itinéraires de randonnée par les pouvoirs publics a vu le jour grâce à la loi de décentralisation de 1983 qui a donné aux départements la responsabilité d’établir un Plan des Itinéraires de Promenade et de Randonnée (PDIPR). C’est le service des équipements de la Direction Départementale de l’Equipement qui a entrepris de recenser les itinéraires à inscrire dans le PDIPR en demandant un accord formel des communes et des propriétaires concernés. Une convention, déchargeant les propriétaires de leur responsabilité et de l’entretien, leur a été proposée. Cette démarche n’a pas été admise par certains propriétaires. Cependant, avec la création des Parcs Départementaux, le PDIPR s’est accru de plusieurs itinéraires sur le domaine public (balisage jaune).
Depuis sa création en 1990, le syndicat mixte de gestion du massif, le Grand Site Sainte-Victoire, a mis en place une instance de concertation, le comité technique randonnée, où l’ensemble des intervenants professionnels, notamment les services départementaux, et des intervenants associatifs - pas seulement aixois (comité départemental de la randonnée)-, font chaque année un examen de l’état du balisage de la centaine d’itinéraires du massif et élaborent un programme d’entretien en se répartissant les travaux. Cette réunion est aussi l’occasion de recenser les principales dégradations des sentiers et là aussi, de mobiliser l’action des bénévoles, regroupés depuis le grand incendie de 1989 autour de l’Association Pour Sainte-Victoire, sur des travaux d’élagage et de lutte contre l’érosion.
Dans les années 90, des chantiers importants ont fait appel aux élèves de l’école d’ingénieurs des Arts et Métiers. Plus récemment, ce sont les élèves en BTS au Lycée agricole de Valabre, qui sont venus faire des travaux pratiques évalués, sur certains tronçons proches de la route.
L’augmentation de la fréquentation engendre une détérioration de plus en plus marquée des itinéraires les plus accessibles. Des opérations lourdes de stabilisation et de protection de ces sentiers sont nécessaires et les interventions des associations ne sont pas suffisantes. Les personnels du département et du GSSV prennent en charge certains travaux selon leurs disponibilités. Mais les plus importantes opérations sont confiées à des entreprises (Col des Portes, Venturiers, Pas des Dinosaures, Pas de l’Escalette ...).
(Jean-Paul Bouquier, Secrétaire de l’Association pour Sainte-Victoire)

1 commentaire:

  1. Comment faire prendre conscience au public chaque année plus nombreux que si la montagne se "consomme", elle doit aussi, paradoxalement, être entretenue? La pression sur certains sentiers est très forte, les usages parfois conflictuels. Les propriétaires ont tendance à se refermer sur leur domaine. Or Sainte-Victoire n'est pas une montagne totalement publique -en particulier pour ses accès lointains et pour certains secteurs (versant nord, Baudino, approche de Puyloubier). L'ASV se précoccupe de la préservation d'itinéraires continus depuis la périphérie (Aix, Le Tholonet, Beaurecueil, Puyloubier, St-Marc etc.), comme ceux qui existaient à l'époque d'Imoucha. Pour éviter que toute la pression se concentre sur le coeur du massif (par exemple, St-Antonin), il est essentiel que ces approches plus distantes restent possibles (malgré les PLU et les permis de construire) et qu'une certaine dissuasion du trafic routier soit encouragée en saison et les week-ends. D'où l'importance d'un schéma global des sentiers, auquel l'ASV travaille.

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