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lundi 27 septembre 2021

Point sur le dossier « Venturi » des éoliennes du Haut-Var

Pour ceux qui ont raté les épisodes précédents, l’ASV a décidé de se joindre à une action concertée menée par un collectif d’associations sous la responsabilité de Sites et Monuments (SPPEF), afin de tenter de contrer le projet d’éoliennes érigées en plein confinement à l’est de Ste-Victoire (11 km du Pic des Mouches pour les plus proches, d’ailleurs situées en zone Natura 2000). Notre association n’est pas forcément contre l’énergie éolienne, mais regrette cette implantation dans la proximité immédiate du Grand Site Concors Sainte-Victoire, d’autant que ce projet s’est affranchi des autorisations environnementales nécessaires. Il fonctionne actuellement sous un régime d’autorisation provisoire accordée par le Préfet du Var, lequel a demandé à l’opérateur de fournir au plus vite l’étude d’impact environnemental qui fait cruellement défaut… Cette étude aurait été produite, mais n’a pu à ce jour être communiquée aux associations malgré un recours auprès de la CADA.

La bataille juridique engagée par ce collectif (« Venturi ») continue. Une double victoire a été acquise en février 2020 en 1ère instance, puis le 31 mars 2021 en appel - annulant l’autorisation d’exploiter. L’opérateur, qui n’en a cure, a alors décidé de se pourvoir en cassation devant le Conseil d’Etat -nouvelles dépenses à prévoir pour les associations, qui représentent un peu le pot de terre contre ce pot de fer qu’est un projet industriel de près de 100 millions d’euros. Il est loin d’être certain que les associations réunies dans Venturi gagnent -contre l’industriel et l’Etat- mais leur combat présente un grand intérêt symbolique sur un territoire où fleurissent les projets solaires ou éoliens, le long d’une ligne à très haute tension reliant la Durance à St-Maximin. Il s’agit d’éviter en particulier un effet de domino, avec la multiplication de projets d’énergie « verte » sur des zones peu denses, dotées d’un foncier parmi les moins chers en Europe, mais bénéficiant encore d’une « virginité » paysagère favorable à l’écotourisme.

Grâce à certaines ressources de mécénat et à l’image exceptionnelle de Sainte-Victoire, le collectif Venturi a été en mesure d’organiser une contre-attaque qui devrait prendre plusieurs formes : 1. préparer une réponse juridique très argumentée au pourvoi en cassation ; 2. lancer différentes actions de communication, localement et nationalement (par exemple, réalisation d’un clip vidéo dénonçant le projet, multiplication des infos dans les médias nationaux et locaux cf. par exemple cet article) ; 3. réaliser un sondage local sur l’acceptation sociale du projet (sur le modèle d’un sondage similaire en 2020 dans le Morvan avec OpinionWay) ; 4. poursuivre certaines recherches sur les atteintes à la biodiversité, avec des scientifiques reconnus ; 5. étudier l’économie et la rentabilité du projet (qui en profite réellement ? quel est le bilan énergétique réel du projet, sur son cycle de vie complet ?). D’autres champs d’action sont envisagés, par exemple dans le domaine de l’événementiel.


Pour le moment, l’action Venturi est pilotée par 5 associations, Sites et Monuments, Vents de Colère (associations nationales), Association pour Sainte-Victoire, Union Départementale Vie et Nature / FNE 83, et Sauvegarde des Paysages de Cézanne (associations locales). Mais une douzaine d’autres associations soutiennent cette action. Un pré-sondage en cours (vous pouvez répondre sur ce lien) témoigne déjà, à une écrasante majorité, du rejet par les populations locales des éoliennes d’Artigues et Ollières. Un nouvel administrateur de l’ASV, habitant à proximité (Rians), Marc-Antoine Chavanis, assure la maîtrise d’œuvre d’une grande partie du programme Venturi, en lien avec Sites et Monuments.

(Bénédict de Saint-Laurent, administrateur ASV)

dimanche 26 septembre 2021

Une expo très (trop!) éphémère sur l'eau et la route Cezanne au Canal de Provence

 A l'occasion de la fermeture exceptionnelle de la route Cezanne ce dimanche 26 septembre 2021 après-midi, des animations et expositions sont prévues le long de la route (mais souvent hélas annulées, la météo ayant pris très au sérieux ce choix du thème de l'eau !).

La route Cezanne en 1902 (Fonds Ely)
Il faut saluer ce qui est en fait une ouverture de la route aux piétons, une petite demi-journée par an... il s'agit de la première réédition depuis 2016, grâce à la nouvelle municipalité du Tholonet. A ce propos, on rappellera que l'ASV est favorable à un cheminement piéton continu le long de ce très étroit CD17 (fréquenté par de nombreux scolaires, randonneurs, scouts, pèlerins...), avec des arrêts de bus trop distants. Notre association milite également pour l'extension de cette "sanctuarisation" de la route Cezanne jusqu'à St-Antonin et même Puyloubier, alors que des constructions malencontreuses la bordent parfois... (et que le classement Malraux a été abandonné pour "toilettage des classements inutiles" au profit d'un hypothétique SPR -site protégé remarquable, que l'on attend toujours !).

La Route Cezanne au printemps 1948 (fonds Ely)
Le dimanche 26 septembre 2021, dans l'enceinte du Moulin à huile du Canal de Provence, il a été possible à quelques privilégiés de contempler un extrait des fonds de la famille Ely, photographes à Aix depuis 1895... Deux sujets étaient abordés à partir de 32 photos (un peu petites, hélas, mais remarquables) : l'eau à Aix et ses environs; la route Cezanne.

Malgré des recherches sur le site de l'ARCT et du Canal de Provence, il n'est pas possible de savoir si cette exposition va rester ouverte quelque temps au public, et selon quels horaires. Dommage ! Nous rectifierons si cette info est diffusée...

(Bénédict de Saint-Laurent, ASV)