A l’occasion des
élections municipales de mars 2014, l’ASV a réalisé une petite analyse de la
situation démographique, sociale et financière des communes du Grand Site
Sainte Victoire (GSSV). Cette étude porte sur les 15 communes du GSSV,
auxquelles ont été adjointes Pourrières, ainsi que Marseille et Gardanne, à
titre de référence (et aussi pour apprécier la situation « avant-Métropole »).

Concernant la
situation financière des communes, la principale source de données est la base
Alizé 2 du Ministère des Finances, laquelle collecte chaque année toutes les
informations comptables de l’ensemble des communes de France. Une visualisation
intéressante à l’échelle de l’hexagone est disponible sur ce lien (et montre
que, globalement, les communes du sud-est seraient plutôt dépensières). En
zoomant sur les 15 communes du Grand Site, il a été possible de récupérer ces
données pour les années 2000 et 2012 (dernière année publiée). Cliquer ici pour obtenir le tableau ASV de la fiscalité des communes du GSSV. En analysant les
charges et produits par habitant, et leur évolution entre 2000 et 2012, il est
possible de se faire une idée de la santé financière des communes du pays de
Sainte Victoire et des tendances qui se dessinent :
- L’échantillon est bien sûr très diversifié, entre les villes (Aix, Marseille, Gardanne) et des villages plus ou moins importants ; de même, certaines communes même modestes ont des recettes liées aux entreprises (par exemple Rousset, Le Tholonet) et d’autres non.
- Globalement, les communes du massif semblent plutôt bien gérées. La dette est maîtrisée (en charge annuelle, une centaine d’euros par habitant en moyenne, sauf à Rousset, 604€). Les impôts locaux restent dans une fourchette encore raisonnable (278 à 693€/habitant, contre près de 1 100€ à Gardanne, Rousset étant un cas particulier avec une zone industrielle significative par rapport à la taille de la commune). Certaines communes ont un important excédent brut de fonctionnement (Saint-Paul-les-Durance, Saint-Antonin).
Les inquiétudes à
venir sont liées aux dépenses d’équipement et au fonctionnement :
- Du fait de projets municipaux importants par rapport à la surface financière des communes (alimentation en eau, réservoirs), les dépenses d’équipement ont progressé de plus de 1 000% à Beaurecueil, de 983% à Saint-Antonin, de 339% à Vauvenargues, de 260% à Saint-Marc-Jaumegarde (ceci peut être lié à des projets singuliers menés en 2012). Même si ces projets sont largement financés par des subventions extérieures, ils généreront des coûts récurrents non négligeables (maintenance, entretien), dans un contexte de financement plus tendu pour les collectivités locales.
- Les dépenses de personnel varient entre 123€/habitant (Rousset) et environ 600€/habitant (Aix, Saint-Marc-Jaumegarde, Saint-Antonin), assez loin des 916€ de Gardanne et des 1 558€ de Rousset (dans les deux cas, il s’agit de communes industrielles). Toutefois ce poste, qui constitue la part majeure des dépenses de fonctionnement, a beaucoup augmenté entre 2000 et 2012 (+205% à Chateauneuf-le-Rouge, +157% à Saint-Antonin, environ +80% au Tholonet ou à Pourrières). Face à cet accroissement, la dotation globale de fonctionnement a parfois diminué (-10% à Saint-Paul-les-Durance, -6% environ à Saint-Antonin et à Jouques) et devrait continuer à diminuer dans l’avenir, équilibre budgétaire national oblige.

Le projet de métropole
va certainement redistribuer les cartes à l’échelle du département. En
attendant les arbitrages qui devront s’établir entre communes denses à revenu
faible et périphérie moins peuplée mais plus riche, il semblerait prudent de
limiter les aspirations d’aménagement des communes du massif. D’autant plus
qu’aucun projet majeur ne s’impose à moyen terme, hormis la préservation d’un
patrimoine exceptionnel.
(Bénédict de
Saint-Laurent, ASV)
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