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Casse-croute pour loup à Saint-Antonin? |
Le loup se promène, cherchant ce qu’il pourrait dévorer.
C’est le scoop de la Provence de cette semaine (lire l’article),
en réalité info connue du Grand Site, des bergers et des chasseurs depuis quelques
mois ou années. Des agneaux ont été égorgés sur le versant nord, selon un modus
operandi qui ressemblerait à celui du loup. La nature du prédateur (loup ou
chien) n’est pas avérée, compte tenu du manque de photos ou de tests ADN, mais
semble fortement soupçonnée. Du fait du stress créé pour le troupeau, les
dégâts globaux pour l’éleveur sont plus importants que les seules bêtes
abattues. La présence du loup n’est pas étonnante, du fait de l’immensité de
l’espace naturel qui connecte le massif de Sainte-Victoire au haut-Var, au
Verdon, puis au-delà à l’Italie (espace que privilégie, dans le cadre de sa «
trame verte », le schéma régional de cohérence écologique*). Le loup a été
photographié près de Cadarache. Pour le moment, il ne s’agirait que d’un animal
solitaire et non d’une meute. A priori, les humains ne sont pas menacés. Par
contre, le pastoralisme -déjà bien vacillant sur le massif et pourtant
indispensable à la prévention des incendies- est, lui, fragilisé. Choisir entre
moutons tondeurs et biodiversité carnassière, tel est le dilemme que pose déjà
le berger du versant nord. Comme pour l’aigle de Bonelli (amateur de poules),
ou l’ours des Pyrénées.
(Bénédict de Saint-Laurent, Saint-Antonin)
*ce schéma vise à préserver, entre la « tâche » de l’urbanisation
et les grands corridors comme A8 ou le Val de Durance, des espaces
interstitiels permettant le parcours de la grande faune (à l’échelle de la
dizaine de kilomètres). Il devra être pris en compte dans les documents
d’urbanisme et d’aménagement.
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