dimanche 11 mai 2014

Lupus circuit quaerens quem devoret



Casse-croute pour loup à Saint-Antonin?
Le loup se promène, cherchant ce qu’il pourrait dévorer. C’est le scoop de la Provence de cette semaine (lire l’article), en réalité info connue du Grand Site, des bergers et des chasseurs depuis quelques mois ou années. Des agneaux ont été égorgés sur le versant nord, selon un modus operandi qui ressemblerait à celui du loup. La nature du prédateur (loup ou chien) n’est pas avérée, compte tenu du manque de photos ou de tests ADN, mais semble fortement soupçonnée. Du fait du stress créé pour le troupeau, les dégâts globaux pour l’éleveur sont plus importants que les seules bêtes abattues. La présence du loup n’est pas étonnante, du fait de l’immensité de l’espace naturel qui connecte le massif de Sainte-Victoire au haut-Var, au Verdon, puis au-delà à l’Italie (espace que privilégie, dans le cadre de sa « trame verte », le schéma régional de cohérence écologique*). Le loup a été photographié près de Cadarache. Pour le moment, il ne s’agirait que d’un animal solitaire et non d’une meute. A priori, les humains ne sont pas menacés. Par contre, le pastoralisme -déjà bien vacillant sur le massif et pourtant indispensable à la prévention des incendies- est, lui, fragilisé. Choisir entre moutons tondeurs et biodiversité carnassière, tel est le dilemme que pose déjà le berger du versant nord. Comme pour l’aigle de Bonelli (amateur de poules), ou l’ours des Pyrénées.

(Bénédict de Saint-Laurent, Saint-Antonin)

*ce schéma vise à préserver, entre la « tâche » de l’urbanisation et les grands corridors comme A8 ou le Val de Durance, des espaces interstitiels permettant le parcours de la grande faune (à l’échelle de la dizaine de kilomètres). Il devra être pris en compte dans les documents d’urbanisme et d’aménagement.

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