vendredi 13 février 2015

Les dinosaures de Sainte-Victoire, réserve et expo




Dinosaure à la Maison Ste-Victoire
La réserve naturelle de Sainte-Victoire (près de 140 ha au-dessus de Roques-Hautes) permet une sauvegarde (avec un budget d'environ 200k€/an) d’un des nombreux gisements d’œufs de dinosaure de la vallée de l’Arc. Le site de Roques-Hautes est particulièrement intéressant, car à la racine des diverses espèces de dinosaures, les autres sites de la vallée concernant des espèces plus récentes. La réserve est gérée par le CG13 depuis une vingtaine d’années, avec des objectifs de conservation (empêcher les intrusions dans le cœur de la réserve, interdit au public), d’étude (campagnes de fouilles, interprétation) et de pédagogie (visites organisées d’écoles ou de spécialistes). Lors d'une réunion le vendredi 30 janvier 2015, en présence (entre autres) du Sous-Préfet, du CG13 et de divers scientifiques, plusieurs annonces importantes ont été faites sur l'avenir et la gestion de cette réserve : un conseil scientifique a été constitué avec des experts reconnus du Muséum d'Aix, de l'Université et du Grand Site; un conservateur va être enfin nommé (M. Thierry Tortosa); une mission confiée au cabinet Tera 13 a été lancée pour définir un plan de gestion de la réserve pour la période 2016-2020.

Le bilan 2014 témoigne d’une fréquentation toujours croissante,  avec 5 914 visiteurs en 2014 dans le cœur de réserve (les 29 ha ouverts aux seuls spécialistes), contre 2 755 en 2013 (+114%) ; 153 790 visiteurs ont fréquenté le parking de l’Aurigon (Roques-Hautes) en 2014, contre 135 661 en 2013 (+13%) ; ce parking donne accès à la réserve, mais tous ses usagers ne se rendent pas dans la zone périphérique ouverte au public. Malgré cette fréquentation, la présence de gardes à cheval (215 patrouilles en 2014, soit plus d’un jour sur deux) a, semble-t-il, évité toute intrusion. Elle est cependant quelque peu perturbée par le déminage du champ de tir voisin de Roques-Hautes, avec un très grand nombre de munitions à détruire (3000 roquettes à déterrer sur la seule dernière butte,  travail qui sera repris à l’automne 2015). Il semblerait également que la zone soit partiellement polluée aux métaux lourds, un comble pour une réserve naturelle !

En 2014, les visites guidées (surtout écoles et familles) ont concerné 1 700 personnes. Un éco-guide existe, mais est actuellement revu par le CG13, avec deux classes d’âge prévues (6-9 ans, et plus de 10 ans- à paraître en 2015). Trois campagnes de fouilles ont été réalisées et une autre devrait intervenir au printemps 2015. La réserve (dont l’objet n’est pas que paléontologique) permet également le suivi d’un couple d’aigles, la lutte contre les chenilles processionnaires (nichoirs à mésange), de l’entretien forestier, des voyages d’études et d’autres actions de coopération ou de formation.

Le fameux rhabdodon ?
Dans ce cadre, le Muséum d'Histoire Naturelle d'Aix-en-Provence expose actuellement à la Maison Sainte Victoire ses recherches en paléontologie dans le massif de Sainte-Victoire. Une vidéo et des moulages présentent les 2 réalisations les plus marquantes : la numérisation et la reconstitution d’un squelette de Rhabdodon à partir des 2 individus les plus complets trouvés en Europe, et la découverte d’un nouveau gros dinosaure carnivore lors des fouilles de l’autoroute A8. Le Muséum d’Aix serait l’une des seules structures en France à maîtriser toute la chaîne opératoire de la recherche, depuis les prospections et les fouilles sur le terrain, jusqu’à l’étude des fossiles en passant par la préparation du matériel, l’exposition et la mise en collection.

  • Maison Sainte-Victoire, CD17 à 13100 Saint Antonin sur Bayon. Tous les jours de 9:30 à 18:00 du 24 janvier au 5 juillet 2015, entrée gratuite.

(Bénédict de Saint-Laurent, ASV, participant à la réunion du 30/1/2015)

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