mercredi 30 mars 2016

Sainte-Victoire, château d’eau depuis l’Antiquité, une conférence ASV le 26 avril au Tholonet

L'Association pour Sainte-Victoire vous propose un éclairage inédit et paradoxal sur l'abondance et la pénurie de l'eau dans le massif de Sainte-Victoire. Ce massif a contribué à alimenter en eau le pays d'Aix depuis les Romains jusqu'à l'époque moderne (aqueducs de Saint-Antonin et de Jouques, barrage Zola, etc.). Aujourd'hui, le barrage de Bimont est encore une réserve hydraulique, vers laquelle est pompée de l'eau venant des Alpes.

Trois conférenciers viendront expliquer cette problématique de la disponibilité de l’eau à Sainte-Victoire, à partir du témoignage de trois séries d’ouvrages à travers l'histoire :

  • Philippe Leveau, professeur à l’Université de Provence, évoquera en introduction la problématique climatique et hydrogéologique de l'eau dans le massif et parlera ensuite des aqueducs romains qui alimentaient la ville d’Aix;
  • Bernard Sabatier et Myriam Boinard (Cellule Patrimoine du Canal de Provence), présenteront les installations hydrauliques de la vallée de la Cause au Tholonet (barrage Zola, barrage de la Petite-Mer, barrage dit « romain » au-dessus du Château du Tholonet);
  • Lucas Martin, archéologue (Institut national de recherches archéologiques préventives), livrera les secrets de la mine d’eau du pied du Cengle, qui alimentait le Château-Mairie de Châteauneuf-le-Rouge.

||||  Mardi 26 avril 2016 à 19h. Salle Hippolyte Ferrat, 975 Avenue Paul Jullien, Palette, 13100 Le Tholonet. Entrée libre et gratuite, dans la limite des places disponibles. Renseignements: 06 20 30 01 59 / courriel.asv@gmail.com. Cliquer ici pour télécharger l'affiche de la conférence

samedi 19 mars 2016

Le refuge Baudino réouvert



Situé sous le Baou de Vespré (au milieu de la face sud de Sainte-Victoire) à plus de 600 m, le refuge Baudino a retrouvé sa capacité d’accueil avec des équipements améliorés. Un poêle a pris une place réduite dans l’angle opposé à l’ancienne cheminée. La serrure de la porte fonctionne très bien, mais il faudra trouver un moyen d’accrocher la porte, lorsqu’elle est ouverte et qu’il y a du vent. A l’extérieur, une table confortable de pique-nique complète celle qui est à l’intérieur.

Les travaux ont été très rapidement effectués après une année de démarches réalisées par le Grand Site pour pouvoir les commander. Dures procédures administratives !

(Jean-Paul Bouquier, secrétaire ASV)


[La première photo montre l'état du refuge avant travaux en 2008, et après une reconstruction à la suite de l'incendie de 1989. Les deux autres photos de J. P. Bouquier montrent l'intérieur et l'extérieur réaménagés. La végétation aux alentours du refuge a très peu souffert des travaux –pas de coupes importantes. Par ailleurs, le Conseil Départemental devrait acquérir la partie du domaine de Subéroque au nord de la RD17. Cela inclut donc Baudino et divers accès au massif, dont le tracé marron, le tracé vert de la Marbrière etc. Cela permettra peut-être enfin de donner, à l'occasion du PLU, une reconnaissance légale à ce refuge construit sur la commune de Saint-Antonin à quelques mètres du site prévu initialement sur Puyloubier. / B. de Saint-Laurent]

mardi 15 mars 2016

Tortue d'Hermann dans Sainte-Victoire



Une tortue d'Hermann adulte a été aperçue (photo) à Saint-Antonin le 10 mars 2016. Normalement, l'habitat de cette espèce protégée est plutôt le massif des Maures, mais certaines habitaient déjà dans Sainte-Victoire avant le grand incendie de 1989. Leur présence (ou leur retour) est un bon signe d'une biodiversité plus riche dans le massif. Malgré leur grande longévité (40 à 90 ans !), ces sympathiques herbivores sont victimes de plusieurs prédateurs, en particulier le sanglier (qui s'intéresse aux œufs et aux petits), les chiens (qui les blessent ou les stressent) et l'homme (trafic routier, travaux agricoles, feux, débroussaillement). Les tortues d'Hermann se vendent cher au marché noir, malgré la protection de l'espèce (en forêt, il est par exemple interdit de les déplacer) et les lourdes amendes (jusqu'à 9 000€). Certaines animaleries en proposent comme animaux domestiques (en principe tortues d'élevage), mais la tortue d'Hermann est un animal sauvage qu'il faut laisser vivre dans le milieu naturel !

La biodiversité, c'est aussi le retour controversé du loup (cf. actualité récente sur les attaques de troupeau, par exemple à Peyrolles). Au nord du massif, cette présence du loup tend à décourager les éleveurs. Un arbitrage est donc nécessaire entre agropastoralisme (la façon la plus intelligente d'entretenir et de conserver ouvert le grand espace) et pénétration de nouvelles espèces. Certains membres de l'ASV dénoncent régulièrement les dégâts causés par les chevreuils sur les arbres. Quant aux sangliers, leur nombre est devenu tel que le Préfet des Bouches-du-Rhône a classé l'espèce comme nuisible et permet donc de d'éliminer les sangliers hors période de chasse dans les secteurs où ils pullulent.

(B. de Saint-Laurent, Saint-Antonin)

jeudi 10 mars 2016

Nuages sur le Grand Site…



Lors de la réunion du 8 mars 2016 sur la charte des manifestations, le directeur du Grand Site Sainte-Victoire (GSSV), Philippe Maigne, a donné des informations sur l'évolution institutionnelle de cette structure. La décision tardive (décembre 2015) de la Préfecture des Bouches-du-Rhône de dissoudre le GSSV (comme d'autres syndicats mixtes, par exemple l'Europôle de l'Arbois) a surpris les élus –la Métropole du Grand Marseille est en effet censée absorber en son sein toutes ces structures. En définitive, la Métropole ayant pris du retard, le Préfet a admis que l'année 2016 serait une année de transition, pour laisser le temps au Grand Site et à sa future tutelle de trouver une solution satisfaisante. De leur côté, les élus participant au Comité Syndical du Grand Site, le 1er mars 2016, ont souhaité que le nouveau schéma institutionnel puisse préserver une entité suffisamment autonome chargée de piloter le programme d'actions actuellement confié au GSSV (en particulier la gestion du contrat Natura 2000). Le risque est en effet de voir dilué le Grand Site dans un service de l'environnement de la Métropole, gérant depuis Marseille des actions de caractère local. Le geste des élus témoigne de leur attachement à une structure dont ils estiment le bilan positif (cf. pétition signée des maires du massif sur ce lien).

L'ASV partage largement le point de vue des élus. Si tout n'est pas parfait, le Grand Site porte, au niveau officiel, une préoccupation méritoire de l'environnement, de la protection de la nature et des sites, et du développement durable. Il y a sans doute à réfléchir sur l'articulation entre GSSV et autres acteurs très présents sur le massif, en particulier le Conseil Départemental (gros propriétaire foncier et gérant de parcs de loisirs) et la Communauté du Pays d'Aix (laquelle doit également se fondre dans la métropole). De même, le Grand Site, à la différence de structures comme les parcs régionaux ou nationaux, n'intervient guère dans le champ économique (création d'activités) ou réglementaire (conseils en matière d'urbanisme, par exemple), alors que le besoin existe. Mais il serait dommage de fragiliser un outil qui a le mérite d'exister, qui a trouvé sa place et sa légitimité dans la gestion publique locale, et qui joue en particulier un rôle essentiel en matière d'environnement (études, mais aussi expérimentations, gestion de l'espace etc.).

L'ASV fera part prochainement de sa position. Comme toute crise, la situation actuelle donne des opportunités – ne peut-on, justement, envisager de renforcer le dispositif actuel en réfléchissant à un statut de Parc Naturel, qui correspond bien à la vocation de Sainte-Victoire (les associations le proclament depuis le Livre Blanc de 1990…)? Comme l'a indiqué Philippe Maigne, si les communes de Pourrières ou Rians (appartenant au Var) avaient pu rejoindre à temps le GSSV, comme elles en ont le désir, il n'aurait pas été possible d'intégrer le GSSV à la Métropole. Il va donc falloir remettre l'ouvrage sur le métier, mais si toutes les parties prenantes y contribuent positivement, cela pourrait déboucher sur un progrès, et non sur une régression.

(Bénédict de Saint-Laurent, administrateur, ASV)