Deux célébrités qui aimaient passionnément ce massif ont
disparu en début d'année :
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André Turcat à Beaurecueil |
# André Turcat, premier pilote du Concorde et habitant de
Beaurecueil. Tous ses amis et connaissances regretteront sa gentillesse, son
accent rocailleux du Midi (bien que né à Marseille!), sa simplicité –malgré ses
grandes connaissances, par exemple sur l'art religieux, et ses exploits aéronautiques. Bien avant le Concorde, il avait par exemple pulvérisé le record du monde de
vitesse en circuit fermé de 100 km, le premier record français de l'après-guerre. A la fois ingénieur (X 1942) et littéraire
(il passera un doctorat ès-lettres en 1990…), André Turcat mêlait des
préoccupations spirituelles (Sainte-Victoire l'inspirait comme une œuvre d'art sacré…)
et des engagements techniques autour de l'aviation ou même politiques -il fut
député européen-. Le "sage volant", comme l'appelait Libération, fonda,
à Toulouse en 1983, l’Académie de l’air et de l’espace, et publia plusieurs ouvrages
sur l'aéronautique, mais aussi sur l'art et la spiritualité chrétienne. Mort au
tout début janvier 2016, il a rejoint là-haut tous ses anciens amis aviateurs,
militaires ou civils…
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Edmonde Charles-Roux (photo Paris-Match) |
# Edmonde Charles-Roux, tour à tour infirmière et aide de camp
(pendant la 2ème guerre mondiale), journaliste, femme de lettres,
est morte à Marseille le 20 janvier 2016, à 95 ans. Comme André Turcat, son
voisin dans le massif, elle était née en 1921. De sa riche jeunesse (son père,
armateur marseillais, était aussi diplomate et la famille vécut à Saint-Pétersbourg,
Istanbul, Le Caire, Prague, Londres et finalement Rome), Edmonde Charles-Roux
tira un éclectisme, une énergie et une indépendance remarquable. Après-guerre, elle brille en
particulier dans le journalisme (Elle, Vogue), la mode et la culture (par
exemple en contribuant à lancer le festival d'art lyrique d'Aix-en-Provence). Comme
André Turcat encore, elle collectionne les récompenses, de la Médaille
Militaire au prix Goncourt (pour Oublier
Palerme en 1966), et jusqu'à la présidence de la prestigieuse académie. Pierre
Assouline l'affuble de tous ces qualificatifs : "indépendante, curieuse,
irrévérencieuse, sobre, empathique, raffinée, ardente, insoumise, courageuse,
frémissante, cosmopolite, la conviction faite femme, élégante en toutes choses,
(…) méditerranéenne, grande bourgeoise, élevée sous les lambris des
chancelleries". Plus tard, sans doute amenée par Gaston Defferre, qui
avait acheté le domaine de Maurély à Saint-Antonin, elle découvre ou redécouvre
Sainte-Victoire, à qui elle postface parfois ses ouvrages ("écrit face à
Sainte-Victoire"). Elle s'engage aussi, l'Association pour Sainte-Victoire
peut en témoigner, en venant haranguer la foule rassemblée dans le parc de
Roques-Hautes, juste après l'incendie du 28 août 1989 et comparant ce terrible incendie à l'exode de 1940…
Avec ces deux figures familières s'est ainsi poursuivi le
compagnonnage de Sainte-Victoire avec une longue lignée d'artistes, créateurs
ou scientifiques : Cézanne et avant lui Granet, Fernand Pouillon, Maurice
Blondel, Georges Duby, André Masson, Jacqueline de Romilly et d'autres encore
tels que Léo Machurtz, Pierre Tal-Coat, François Aubrun, John Rewald etc. etc.
Comme si la captivante montagne attirait à elle des personnalités d'exception…
(Bénédict de Saint-Laurent, Saint-Antonin)
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