Pour ceux qui ont raté les épisodes précédents, l’ASV a décidé de se joindre à une action concertée menée par un collectif d’associations sous la responsabilité de Sites et Monuments (SPPEF), afin de tenter de contrer le projet d’éoliennes érigées en plein confinement à l’est de Ste-Victoire (11 km du Pic des Mouches pour les plus proches, d’ailleurs situées en zone Natura 2000). Notre association n’est pas forcément contre l’énergie éolienne, mais regrette cette implantation dans la proximité immédiate du Grand Site Concors Sainte-Victoire, d’autant que ce projet s’est affranchi des autorisations environnementales nécessaires. Il fonctionne actuellement sous un régime d’autorisation provisoire accordée par le Préfet du Var, lequel a demandé à l’opérateur de fournir au plus vite l’étude d’impact environnemental qui fait cruellement défaut… Cette étude aurait été produite, mais n’a pu à ce jour être communiquée aux associations malgré un recours auprès de la CADA.
La bataille juridique engagée par ce collectif (« Venturi »)
continue. Une double victoire a été acquise en février 2020 en 1ère
instance, puis le 31 mars 2021 en appel - annulant l’autorisation d’exploiter.
L’opérateur, qui n’en a cure, a alors décidé de se pourvoir en cassation devant
le Conseil d’Etat -nouvelles dépenses à prévoir pour les associations, qui représentent
un peu le pot de terre contre ce pot de fer qu’est un projet industriel de près
de 100 millions d’euros. Il est loin d’être certain que les associations réunies
dans Venturi gagnent -contre l’industriel et l’Etat- mais leur combat présente
un grand intérêt symbolique sur un territoire où fleurissent les projets solaires
ou éoliens, le long d’une ligne à très haute tension reliant la Durance à
St-Maximin. Il s’agit d’éviter en particulier un effet de domino, avec la
multiplication de projets d’énergie « verte » sur des zones peu
denses, dotées d’un foncier parmi les moins chers en Europe, mais bénéficiant
encore d’une « virginité » paysagère favorable à l’écotourisme.
Grâce à certaines ressources de mécénat et à l’image exceptionnelle
de Sainte-Victoire, le collectif Venturi a été en mesure d’organiser une
contre-attaque qui devrait prendre plusieurs formes : 1. préparer une réponse
juridique très argumentée au pourvoi en cassation ; 2. lancer différentes
actions de communication, localement et nationalement (par exemple, réalisation
d’un clip vidéo dénonçant le projet, multiplication des infos dans les médias nationaux
et locaux cf. par exemple cet article) ; 3. réaliser un
sondage local sur l’acceptation sociale du projet (sur le modèle d’un sondage
similaire en 2020 dans le Morvan avec OpinionWay) ; 4. poursuivre certaines
recherches sur les atteintes à la biodiversité, avec des scientifiques reconnus ;
5. étudier l’économie et la rentabilité du projet (qui en profite réellement ?
quel est le bilan énergétique réel du projet, sur son cycle de vie complet ?).
D’autres champs d’action sont envisagés, par exemple dans le domaine de l’événementiel.
Pour le moment, l’action Venturi est pilotée par 5 associations, Sites et Monuments, Vents de Colère (associations nationales), Association pour Sainte-Victoire, Union Départementale Vie et Nature / FNE 83, et Sauvegarde des Paysages de Cézanne (associations locales). Mais une douzaine d’autres associations soutiennent cette action. Un pré-sondage en cours (vous pouvez répondre sur ce lien) témoigne déjà, à une écrasante majorité, du rejet par les populations locales des éoliennes d’Artigues et Ollières. Un nouvel administrateur de l’ASV, habitant à proximité (Rians), Marc-Antoine Chavanis, assure la maîtrise d’œuvre d’une grande partie du programme Venturi, en lien avec Sites et Monuments.
(Bénédict de Saint-Laurent, administrateur ASV)
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