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dimanche 13 mai 2018

Un triathlon dantesque... et dangereux

L'Iron Man 70-3 d'Aix avait lieu ce dimanche autour de Sainte-Victoire. Après une épreuve de natation sans problème (l'eau du lac de Peyrolles était restée relativement tiède après les chaleurs de la semaine écoulée), les concurrents ont abordé entre 9h et 10 h du matin le parcours cycliste de 90 km contournant le massif via Ginasservis, Rians et Pourrières.

Quand les premiers triathlètes sont arrivés après Puyloubier sur les hauteurs du Cengle en vélo, la pluie présente depuis le matin a redoublé. Puis, après le passage d'une cinquantaine de coureurs, un nuage épais de brume, accompagnée par du vent, attendait les suivants en arrivant sur le plateau du Cengle - faisant tomber brusquement la température ressentie d'une dizaine de degrés (selon le témoignage de plusieurs coureurs).

Beaucoup de participants couraient épaules nues ou très faiblement couverts. Dès lors, la course est parfois devenue un véritable calvaire. Plusieurs triathlètes ont été victimes d'hypothermie. Des dizaines de vélos ont été abandonnés à différents carrefours (photo). Certains coureurs frigorifiés se sont réfugiés chez des particuliers, d'autres à la maison Ste-Victoire. Il a fallu ouvrir le relais Cézanne au Tholonet. La gendarmerie et les bénévoles de l'organisation ont gardé le matériel abandonné pour éviter tout pillage. Des bus ont acheminé vers Aix les participants ayant renoncé.


A cause du froid soudain (et pourtant annoncé par la météo) et de la pluie parfois violente, plusieurs cyclistes ont fait des chutes, au moins un à percuté une voiture, et certains ont été hospitalisés. Le site officiel de la course fait état de 544 abandons (pour 2029 partants à Peyrolles). Une vidéo officielle minimise les difficultés éprouvées par certains, tout en ne pouvant éviter de montrer les conditions climatiques "limites" (et certains coureurs enveloppés d'une couverture de survie). Heureusement, aucun accident grave ne semble avoir été signalé...

En 2016, l'épreuve de natation avait été annulée à cause du froid. Il est assez incompréhensible que les organisateurs aient maintenu cette année le parcours cycliste – avec en particulier la dangereuse descente de St-Antonin et ses coulées de terre ou de gravier en cas d'orage. Une déviation par Châteauneuf le Rouge aurait sans doute été préférable.

Cette course, qui a ses beaux côtés -l'exploit de tous ces sportifs passionnés, la mobilisation de bénévoles, la beauté du site-, est aussi discutable par l'absence de retombées pour les territoires traversés, par une gêne pour les habitants et visiteurs (fermeture de la route) et par le côté mercantile de l'organisation (droits d'inscription de 250€, le double des triathlons "libres"). Sainte-Victoire n'est qu'un décor "marketing", sans grande considération ni respect pour la vie du massif. Autre détail choquant: l'habituel marché du samedi matin à Aix a été fermé ce samedi, pour cause d'occupation du Cours Mirabeau, vitrine de l'épreuve et de ses stands. Tant pis pour les Aixois...

(B. de Saint-Laurent, ASV)

samedi 12 mai 2018

Pèlerinages et autres ascensions spirituelles ou culturelles



Plusieurs "Roumavagis" (pèlerinages) ont été célébrés ce printemps sur le massif, et tout d'abord, le dimanche 29 avril 2018 au Prieuré de Sainte-Victoire, avec la bénédiction des vitraux par Mgr Dufour, archevêque d'Aix, en présence de nombreux amoureux du massif (après l'inauguration, la veille, du cloître reconstruit par l'association des Amis de Sainte-Victoire). 
Ces célébrations ont été quelque peu ternies par la mort le samedi 28 avril de Marc Roussel, Président de cette association de 2010 à 2015. On peut lire sur ce lien l'homélie du Père Dufour ("La lumière est invisible, et le vitrail la donne à voir").*

Un autre Roumavagi a été célébré sur la place de Saint-Antonin-sur-Bayon, à l'occasion de la bien nommée fête de l'Ascension le jeudi 10 mai 2018 (photo).


Signe des temps sans doute, cette même journée et ce même lieu ont vu :

/ démarrer à Saint-Antonin la marche pour les migrants Vintimille-Calais, avec une bonne centaine de marcheurs salués depuis la place du village par une autre centaine de fidèles (ceux du Roumavagi); 
/ et lancer une plus intellectuelle "Ascension d'Elzéar" (le dernier ermite qui aurait séjourné au Prieuré), animation organisée par diverses autorités et associations au titre du GR 2013 et qui a drainé quelques dizaines de participants avides de connaissances sur le "système vertical des ermites" (sic), les incontournables dinosaures, ou encore les plantations à la mode de l'Association de reboisement du Cengle (ARPCV) –le tout conclu par le dernier épisode de la geste d'Elzéar sur l'oppidum de Saint-Antonin au coucher du soleil. Vaste et ambitieux programme…

(Bénédict de Saint-Laurent, ASV)
* Par ailleurs les Amis de Sainte-Victoire ont publié les dates de fermeture du Prieuré.Voir sur leur site ici.

mercredi 18 avril 2018

Sainte-Victoire aime les artistes… qui aiment Sainte-Victoire…




Sainte-Victoire inspire toujours écrivains et artistes. On se souvient du joli recueil de l'Association Route Cézanne du Tholonet ("la Route Cézanne, un lieu inspiré…"), qui faisait un inventaire des nombreux intellectuels, peintres, poètes, philosophes et autres personnalités qui ont séjourné avec bonheur aux abords de la belle montagne (Fernand Pouillon, Léo Marchutz, Maurice Blondel, Jacqueline de Romilly, André Masson, Jacques Lacan, Tal Coat, André Malraux, Georges Duby, François Aubrun, Henri Madiney, Silvia Bataille etc. –on peut ajouter, un peu plus loin, André Turcat, Pascal Riou ou Edmonde Charles-Roux). On se souvient aussi des élucubrations de Jean-Pierre Sauvage et de son fantasque Victory Club. Et du magnifique livre de dessins de Peter Hauenschild.

Un autre beau livre d'échanges et d'images ("Dialogues sur Sainte-Victoire") raconte le dialogue sur Sainte-Victoire entre deux amoureux de la montagne, Christian Debanne et François Gilly, au fil des années. Un livre fait de croquis sauvages, de photos surprenantes, de textes originaux, de mots venus du rocher, des buissons, de la lumière, des pas, de chaque pas... Christian Debanne, graphiste, dirige l’atelier de Conti à Aix-en-Provence. François Gilly, plasticien poète, habite Saint Marc-Jaumegarde.


Autre expérience littéraire "victorienne", celle d'Annabelle Léna et Philippe Paternolli qui signent un polar sombre et mystérieux (sauf à la fin!) qui a pour cadre l'emblématique montagne… Extrait : "Face à lui, au loin, se dresse la montagne Sainte-Victoire. Massive, puissante. Indestructible. Gilles traverse la route. Des vignes s’étirent à ses pieds. Une clôture électrique en borde le champ. Tous les cinq mètres environ, une petite pancarte pointe, où se dessine une main électrocutée, pour prévenir quiconque essaierait…" Une magnifique exposition de photos en noir et blanc (polar oblige…) de la montagne vient illustrer ce livre noir.

  • Dialogues sur Sainte-Victoire. Christian Debanne et François Gilly. Editions Agacynthe, disponible à la librairie le Blason 2 Rue Jacques de la Roque, 13100 Aix-en-Provence (et sur Amazon…), 20€
  • Arrêtez-moi là. Annabelle Léna et Philippe Paternolli. Editions du Caïman, 13€
  • La Route Cézanne, un lieu inspiré…, ARCT, 8€
  • Photos de Philippe Paternolli, librairie le Blason 2 Rue Jacques de la Roque, 13100 Aix-en-Provence, jusqu'au 5 mai 2018.