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samedi 21 mars 2020

Fermeture du massif depuis le 15 mars 2020


Depuis les mesures de confinement prises le 15 mars 2020, le massif de Sainte-Victoire est complètement fermé à la fréquentation de loisir. Les premiers jours, il y a bien eu quelques promeneurs, cyclistes, grimpeurs bravant l'interdiction, mais les gendarmes ont vite fait de dissuader les contrevenants. Très privilégiés, les habitants sont les seuls à pouvoir profiter de cette belle nature.

Un silence irréel pèse sur la montagne, à l'exception notable du chant des oiseaux et des clochettes des moutons (restés un mois sur le plateau). A noter que le loup a prélevé deux brebis quand le troupeau était encore à Beaurecueil en février 2020. Depuis, le couple de berger a acquis un deuxième patou et le Grand Site indique aux promeneurs le danger à laisser des chiens en liberté.

La Maison Sainte-Victoire et le Prieuré sont fermés jusqu'à nouvel ordre. La MSV avait mis en place une de ses expositions "standard" (tournant entre de multiples lieux) sur les araignées. Les parkings ont tous été fermés. Le petit bus de la ligne 110, souvent assez vide, continue courageusement d'assurer son service…

(B. de Saint-Laurent, Saint-Antonin)

samedi 7 mars 2020

Coup d'arrêt (provisoire) au projet d'éoliennes d'Artigues et Ollières

Un jugement prononcé par le Tribunal Administratif de Toulon le 10 février 2020 (cliquer ici) annule les récépissés de déclaration d'antériorité accordés en 2015 par le Préfet du Var à la société Provencialis pour la construction et la mise en service d'un parc de 22 éoliennes sur les communes d'Artigues et Ollières. En clair, ces récépissés valaient autorisation de construire et d'exploiter cette installation en confirmant les droits du permis initial (datant de 2008 et attribué à la société Eco Delta) au bénéfice du nouvel investisseur /opérateur qu'est Provencialis (un avatar local d'Eco Delta, avec de nouveaux entrants). Même s'il fera certainement l'objet d'un appel, ce jugement est un sérieux et salutaire coup d'arrêt au projet d'éoliennes, alors que les travaux de défrichement avaient été engagés sur le terrain. Nous espérons que ces travaux sont effectivement interrompus, sous surveillance de la Préfecture, comme le demande la justice.

Pourquoi s'opposer à ce projet? Certainement pas par refus de principe des énergies renouvelables –celles-ci demeurent souhaitables dès lors que les conditions d'implantation et d'exploitation respectent l'intérêt général. Mais, en l'espèce, le projet d'Artigues et Ollières nous semble discutable au moins sur trois aspects :
  • Le défaut le plus évident du projet est son intrusion visuelle dans le paysage du massif de Sainte-Victoire. Deux photomontages, l'un dû à l'ASV, l'autre à l'association DECAVI ("Défense du Cadre de Vie de Sainte-Victoire", une des associations plaignantes avec la SPPEF, "Société de Protection des Paysages et de l'Esthétique de la France") montrent l'impact visuel de ce parc géant de 22 aérogénérateurs de 90 m de haut (125 m avec les pales), implanté sur les crêtes d'Artigues et Ollières à une altitude comprise entre 540 et 615 m, en prolongement de la barre rocheuse de Sainte-Victoire et à 8 km seulement du Pic des Mouches pour la plus proche. Les autorisations préfectorales ignoraient cet impact paysager, alors qu'il serait très facile avec les moyens techniques actuels de réaliser des simulations 2D et 3D, plus précises et plus révélatrices que celles des associations (l'étude d'impact ne comporta aucune simulation de ce type). L'espace naturel concerné (de l'est des Bouches-du-Rhône au nord du Var) est aujourd'hui intact de toute altération du paysage. Et il ne suffit pas de penser aux approches par les routes, car par exemple les éoliennes seront très visibles des randonneurs. Ajoutons que, selon la plainte, les éoliennes seraient également préjudiciables à la vue de la basilique de Saint-Maximin, qu'elles sont situées à moins de 500 m d'habitations (en méconnaissance du Code de l'urbanisme) et que le défrichement autorisé en 2017 constitue une modification substantielle du projet initial, sans qu'une nouvelle autorisation environnementale ait été demandée. 
Photomontage ASV (vue depuis le sud – seules 8 éoliennes sur 22 sont représentées)
Photomontage DECAVI (vue depuis l'ouest, 11 éoliennes représentées)

  • Le deuxième défaut tient à l'impact local de ce projet gigantesque sur l'environnement (avec 48 MW installés et un investissement de 75 millions d'euros, ce serait de loin le plus grand parc éolien du sud de la France, dépassant largement la vallée du Rhône). Pour tenir bon dans une région ventée, chacune de 22 éoliennes est supportée par un pied d'environ 1 500 tonnes de béton –socle qui restera probablement à jamais sur place, même quand les machines seront démontées. Le chantier lui-même implique de déblayer 25 000 m3 de sol extrait au brise-roche, de créer 7,4 km de pistes, de réaliser environ 1 700 rotations de semi-remorques de 50 T etc. Plusieurs associations et spécialistes ont dénoncé l'impact correspondant sur les insectes (diane, criquet hérisson, lucane cerf-volant par exemple), les nombreuses espèces de chauves-souris, l'avifaune (aigle de Bonelli, aigle royal, circaète, etc.), les reptiles et amphibiens etc., soulignant les défaillances et la sous-évaluation de l'étude d'impact de Provencialis sur de nombreux points (si bien que la DREAL a sollicité les associations compétentes pour contribuer à la rédaction de prescriptions plus exigeantes). Une des éoliennes est ainsi en position de col et risque d'être meurtrière pour les oiseaux et chauve-souris.
Implantation des éoliennes, entre 8 et 12 km à vol d'oiseau du Pic des Mouches 
  • Le troisième défaut est lié à l'aberration économique d'un projet né en 2002, à une époque où les incitations gouvernementales à produire "vert" étaient élevées. Pour assurer artificiellement la rentabilité des éoliennes, un tarif de rachat de l’électricité garanti par l’État supérieur de deux fois au prix du marché de l’électricité a été défini en France (ce tarif a été jugé comme une aide illégale par la Cour de Justice de l’Union Européenne, mais il a été malgré cela reconduit par le Ministère de l'Ecologie en 2013). En réalité, ce tarif est trois fois supérieur au prix du marché en tenant compte du caractère intermittent et aléatoire du vent (l'Etat s'obligeant à racheter cette électricité, même en période de surproduction). Contrairement à d'autres filières, il y a en outre peu de perspectives de baisse des coûts à long terme (aucune rupture technologique n’est envisagée), faisant de ce type de projet éolien un fardeau permanent pour le contribuable. Notons que ces coûts n'intègrent en aucune façon la perte de valeur paysagère et autres externalités négatives (nuisances) pour les riverains, la faune, la flore.

Du côté positif de l'opération, des ressources annuelles de l'ordre de 500 000 euros bénéficieront aux collectivités locales. Le chantier offrira 50 000 heures de travail dont 80% à des entreprises locales. Par la suite, une dizaine d'emplois qualifiés permanents seront créés pour l'entretien des machines. La région PACA récupérera une partie de son retard en termes d'éolien. On peut aussi mentionner le fait que la zone touchée est traversée par une ligne à haute tension, maigre consolation qui évitera cependant la création d'un long réseau de raccordement. Enfin, en raisonnant sur le cycle de vie complet d'une éolienne (fabrication, installation, exploitation, démantèlement), le bilan en termes d'émission de gaz à effet de serre (13 grammes de CO2 émis par KWh produit) est très inférieur à celui du photovoltaïque (48 grammes) et bien sûr du charbon (environ 1000 grammes) –mais équivalent à celui du nucléaire (16 grammes) et triple de celui de l'hydraulique (4 grammes).

Le projet éolien d'Artigues et Ollières a connu depuis ses débuts en 2002 diverses phases de "stop and go", au rythme des autorisations, contestations, dérogations, annulations… dans un contexte changeant. Au départ, le projet comportait 40 machines allant jusqu’à Seillon-Source-d’Argens, ce qui gênait l'armée (proximité de Canjuers, hélicoptères) et les villages voisins. Il a obtenu une autorisation de défrichement en 2007 puis un premier permis de construire en 2008. Créée par de jeunes ingénieurs marseillais, la petite entreprise ciotadine Eco Delta a eu des difficultés à assembler un financement conséquent (mais elle a récemment levé auprès du fonds Eiffel Investment Group un financement relais de 20 millions d'euros). Elle s'est efforcée depuis 2014 d'améliorer l'insertion environnementale du projet. Reste que le processus est épuisant, aussi bien pour cette petite entreprise qui porte différents projets éoliens (dont aucun ne semble opérationnel), que pour les associations (qui ont bien failli jeter l'éponge, à la suite de jugements précédents les déboutant).
Une intrusion dommageable dans le prolongement proche des paysages de Cézanne…
La position de l'Association pour Sainte-Victoire est l'objet d'un débat interne. En 2017, l'ASV a aidé les associations plaignantes en fournissant différents éléments illustrant les risques du projet. A nouveau sollicitée récemment par l'association Vent de Colère (qui combat, au niveau national, divers projets jugés contestables de champs éoliens), l'ASV est partagée entre considérer qu'Artigues et Ollières se situent hors de son périmètre statutaire (celui du Grand Site) et reconnaître au contraire que l'impact visuel ignore les frontières administratives. Le projet des 22 éoliennes de l'ouest-Var aura un impact durable au moins aussi important que la cheminée et les tours de refroidissement de Gardanne –une pollution visuelle (désormais inutile) dont se passeraient bien les habitants et les usagers du pays d'Aix et de Sainte-Victoire… Vous pouvez exprimer votre avis en commentaire à cet article, nous en tiendrons compte !

(Bénédict de Saint-Laurent, administrateur, ASV)

jeudi 23 janvier 2020

Comptage national des oiseaux des jardins les 25 & 26 janvier 2020

N'oubliez pas, le comptage, c'est ce week-end ! Cette opération est organisée par la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) et le MNHN (Muséum national d'Histoire naturelle) et elle est d'un grand intérêt pour suivre l'évolution de la population d'oiseaux en France et dans notre région – une population en fort déclin…

Comment participer ?
  • Choisir un jour d’observation, samedi 25 ou dimanche 26 janvier, et un créneau d’une heure
  • Trouver un lieu d’observation, un jardin ou un balcon, à la ville ou à la campagne
  • Compter et noter durant 1 heure tous les oiseaux qui visitent le jardin. Pour les reconnaître plus facilement, des fiches sont disponibles sur le site de l’Observatoire
  • Transmettre les données sur le site de l’Observatoire des oiseaux des jardins : www.oiseauxdesjardins.fr
  • Si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas à consulter le Guide du participant 
A titre d'exemple, à St-Antonin-sur-Bayon (peu ou pas d'agriculture intensive, sauf vigne), il semblerait que les populations de mésanges, de chardonnerets, de pinsons restent importantes. Par contre, cette année, les rougegorges, fauvettes, accenteurs ne viennent guère près des maisons. Cela est peut-être dû à une météo plutôt clémente (pas de gel en-dessous de -2°C).

En illustration, un chardonneret, oiseau très apprécié pour son plumage et son chant, et hélas objet de trafic (à Marseille, un chardonneret se vend jusqu'à 100€ - il est souvent destiné à finir dans une cage en Algérie…).

(Plus d'infos :  oiseauxdesjardins@lpo.fr)

mercredi 22 janvier 2020

La Sainte-Victoire a perdu un de ses fidèles arpenteurs et observateurs


Alain Marmasse, adhérent et administrateur de ce qui se nommait le CEEP (Conservatoire -Etudes des Ecosystèmes de Provence) et qui est devenu le CEN-PACA (Conservatoire des Espaces Naturels), avait dévolu une très large partie de ses activités, de son temps, de ses compétences, à l'observation et l'étude des aigles de Bonelli de notre massif et d'autres sites de Provence. Passion et patience faisaient que sa longue-vue, ses jumelles et son carnet de notes prenaient peu de répit...

Dès l'enfance, en forêt de Fontainebleau, il s'adonnait à la capture, puis l'observation avant de les relâcher, de petits passereaux, bouvreuils principalement, en maniant le quatre-de-chiffre, procédé ingénieux à l'appellation étrange. Plus tard, fin chasseur en Sologne, il devint vétérinaire rural, en des temps où il devait actionner les freins de sa deuche pour ne pas écraser les outardes canepetières surgissant des fossés beaucerons. Puis, en compagnie de son épouse, études à l'Institut Pasteur.

Lors de son arrivée à Aix-en-Provence, finie la chasse : autres temps, autres mœurs... Il monte un grand cabinet d'analyses biologiques qu'il mène tout seul, assisté de son épouse. Analyses portant aussi bien sur les divers animaux que les humains non moins divers. C'est lors de sa retraite qu'il se consacre aux aigles de Bonelli dont la population française est alors mal en point : de 80 couples à peu près en 1960, elle a dégringolé à 22 en 1990, cela étant dû à plusieurs facteurs. L'un d'eux est la trichomonose, propagée par le trichomonas, charmant flagellé qui provoque une sorte de goitre empêchant certains rapaces, dont les Bonelli, de déglutir. En 2009, un second couple vient nicher à Sainte-Victoire. Grâce à un ingénieux système de proies (pigeons...) ayant ingéré une substance médicamenteuse, puis abandonnées dans l'espace fréquenté par les aigles, adultes et aiglons sont ainsi traités avec succès par les soins d'Alain.
Par ailleurs, les compétences de terrain s'étant associées aux compétences scientifiques, il participe activement sous l'égide de Gilles Cheylan aux baguages et poses de balises télémétriques qui vont permettre un accroissement spectaculaire des connaissances sur l'aigle de Bonelli.

Tout en étant homme de caractère, Alain Marmasse était fondamentalement humble. Au premier abord simple comme un paysan, il apparaissait vite comme un gentleman des falaises, un hobereau aux mœurs frugales... qui aimait gober les œufs de ses poulettes lors des casse-croûtes dans la nature. Egalement excellent bricoleur, toujours volontiers pédagogue aimant à partager anecdotes et souvenirs. Diplomate aussi, lorsqu'il le fallait : il avait ses entrées chez les grands propriétaires de la Sainte. Et ses rapports avec grimpeurs et parapentistes, qu'il avait écoutés, et dont il avait su se faire écouter, ont fait que ces derniers respectent à présent les zones délicates fréquentées par les aigles, surtout en période cruciale de reproduction.

Pas de doute qu'il aurait maugréé en parcourant ces lignes... Mais sa silhouette longiligne durant la marche, ou courbée devant l'objectif de sa longue-vue ou de son appareil photographique, nous manque déjà. Et puisqu'il n'est plus là, on pouvait bien dire un peu de bien de lui !

(Alain Marmasse nous a quittés à la mi-décembre 2019. Texte écrit par un ami Pierre Bardot)

mardi 14 janvier 2020

Label de Grand Site de France renouvelé pour le massif de Concors Sainte-Victoire


Nous avons reçu le 13 janvier 2020 un message du Président du Comité de Gestion du Grand Site Sainte-Victoire et Espaces Naturels, Olivier Frégeac, nous informant du renouvellement du label :
J'ai le très grand plaisir de vous faire part de la signature, par la ministre de la transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne, de la décision du 23 décembre 2019, relative au label Grand Site de France Concors Sainte-Victoire, que vous trouverez ci-jointe (cliquer sur ce lien).
Cela concrétise l’engagement de longue date des collectivités et institutions, des partenaires et des habitants pour préserver et valoriser ces espaces naturels et le vôtre, au sein du Comité technique, lors de la construction de la candidature et l'élaboration de ce projet ambitieux pour notre territoire.
Je tiens à vous remercier pour votre participation, qui a largement contribué à l'atteinte de cet objectif.
Bonne année 2020 à toutes et tous.

Félicitations donc au Grand Site, à son président, à tout son staff… Cet accord témoigne de la confiance des autorités pour le travail réalisé et fixe des objectifs exigeants pour les 6 années à venir. L’Association pour Sainte-Victoire et les diverses associations partenaires contribueront volontiers à leur part de ce travail, de façon à la  fois constructive et vigilante.
(le CA de l'ASV)

samedi 28 décembre 2019

Promotion ou protection, le dilemme

Faut-il encore promouvoir Sainte-Victoire? Du fait de l'accroissement de la fréquentation, la question est posée. L'ASV a publié avec son dernier bulletin une analyse qui présente les enjeux de la promotion du massif (document téléchargeable sur ce lien).
Alors que certains responsables (Ville d'Aix, secteurs tels que le tourisme, l'hôtellerie, la viticulture etc.) poussent à toujours davantage mettre en valeur Sainte-Victoire et son image exceptionnelle, beaucoup au contraire incitent à la prudence pour éviter de dénaturer le site. C'est le cas par exemple du maire de Vauvenargues, M. Philippe Charrin, qui nous écrit : "J’ai lu avec grand intérêt votre bulletin du mois de décembre et notamment l’excellent article Faut-il promouvoir Sainte-Victoire? Je suis également très inquiet de ces phénomènes et appels d’air touristiques, et encore plus face au lobbyings actuel de certains pour un classement Unesco qui ne servirait que des intérêts commerciaux, nuirait à notre cadre de vie, et accentuerait la pression immobilière. La commune de Vauvenargues est catégoriquement opposée à ce classement et je compte le faire savoir et défendre nos arguments".
Plusieurs associations, collectivités ou administrations sont sur la même ligne prudente. Le Président du Grand Site et maire de Peyrolles, M. Olivier Frégeac, déclarait ainsi au journal La Provence le 12 août 2017:  "Le Grand Site n’est pas favorable à des démarches non réfléchies en matière de tourisme. On est plutôt sur des choses douces, une modération de l’image. Avoir un accueil au plus près des villages, de la périphérie. (…) L’idée n’est pas d’arrêter la fréquentation, mais l’usage débridé de cet élément patrimonial par d’autres que nous poserait problème. En ce qui concerne l’Unesco, un classement pour des visées touristiques ne nous intéresse pas. Une démarche visant à quelque chose de plus durable et profitable aux communes environnantes, ça, on l’accepterait. Nous sommes prudents".
Le moins qu'on puisse dire, c'est que la promotion à toutes les sauces (voir quelques exemples d'affiches ci-contre et ci-dessous - publicité gratuite !) et la cézannite ou sainte-victorite aiguës qui agitent les vendeurs déguisés en adorateurs du massif, sont loin de faire l'unanimité et mobilisent au contraire, contre certains concepts commerciaux, ceux qui aiment la simplicité, la proximité, le caractère gratuit de Sainte-Victoire, un bien commun (mais fragile) des Aixois et des Provençaux.
(B. de Saint-Laurent, ASV)





samedi 21 décembre 2019

In memoriam, classement Malraux de la route Cézanne

Certains d'entre nous ont découvert avec stupéfaction dans un document du Grand Site que le classement sur 4,6 km de la route Cézanne et de ses abords au Tholonet avait été subrepticement annulé en 2016 à l'occasion d'un "toilettage" des mesures de classement inutiles. Personne ou presque n'était au courant. La Commission Départementale des Sites n'a pas été saisie. Dans sa déclaration de candidature (page 2) en 2014, l'actuel maire du Tholonet semblait rassurant : "Je siège depuis presque 10 ans à la Commission des Sites.(…) Je m’engage à ce que notre PLU protecteur des paysages naturels soit appliqué, que notre route Cézanne soit toujours aussi belle et notre village toujours aussi paisible".
Extrait du dossier de renouvellement du label du Gd Site Ste-Victoire, novembre 2019

Selon certaines explications reçues, la raison de cet abandon serait en effet que le nouveau PLU du Tholonet serait suffisamment protecteur (ce qui reste à démontrer). Alors que notre association, et d'autres acteurs, plaident pour la sanctuarisation de toute la route départementale 17, de la sortie d'Aix à l'entrée de Puyloubier, certaines administrations ou collectivités nous semblent jouer avec le feu.

Les menaces et la pression immobilière restent en effet très importantes. Le paysage de la section de route entre le Tholonet et Beaurecueil a été partiellement défiguré par une construction de gabarit important et de couleur trop contrastée par rapport à son environnement. Les autorités concernées ont été très discrètes sur le déclassement de la route Cézanne, qui pouvait susciter une levée de boucliers. Nous ne pouvons croire que ce classement demandait à l'administration un tel travail de suivi, ni qu'il représentait une telle contrainte pour la commune. Nous devons réfléchir avec d'autres aux moyens de réagir à cette situation.

(B. de Saint-Laurent, ASV)

jeudi 12 décembre 2019

Un chantier exemplaire sur le sentier de la Marbrière à St-Antonin


La Provence du 12 décembre 2019 rend compte du chantier mené sous la direction de Jean-Paul Bouquier pour stabiliser le chemin d'accès à la Marbrière de St-Antonin (voir cet article). Seize bénévoles avaient réalisé le samedi précédent des travaux hydrauliques : 16 rigoles en biais en travers du chemin, et adossées à de grosses pierres. Ces sortes de "gendarmes couchés" évitent que les pluies violentes ne creusent davantage ce chemin qui monte droit vers la carrière de marbre. Certains pins gênants le long du chemin ont également été élagués.
D'autres chantiers similaires sont prévus chaque mois jusqu'en mars 2020 (voir calendrier ci-contre, colonne de gauche). Ce qu'il faut signaler cette année, c'est que la convention de travaux passée avec le Département a été obtenue avant ce chantier et que la collaboration avec la direction des Forêts et des Espaces Naturels s’est concrétisée par un apport de pierres sur le site, ce qui a facilité la réalisation des aménagements. Autre point très positif, la participation d'un club de VTT membre de l'ASV, et ainsi sensibilisé à l'entretien des sentiers (qui souffrent et s'érodent tant par les précipitations que par la descente en VTT). Cet automne très pluvieux a fortement dégradé les sections les plus verticales des sentiers du massif.
(données transmises par J. P. Bouquier, secrétaire ASV)

mercredi 11 décembre 2019

Un beau bilan d'activité de l'ASV pour 2019 !


L'Assemblée Générale annuelle de l'Association pour Sainte-Victoire s'est tenue le lundi 9 décembre 2019 au Tholonet en présence de 43 participants individuels dont 28 représentés (sur 82 membres) et des délégués de 6 associations parmi les 9 adhérentes : CAF d’Aix, GUMS, Amis de Sainte-Victoire, Parapentes de Sainte-Victoire, Anathol et Team VTT Sainte-Victoire.
On trouvera ici le rapport d'activité présenté par le secrétaire de l'association, Jean-Paul Bouquier. Ce rapport, ainsi que le rapport moral, présenté par le président Laurent Coursol, et le rapport financier, dû à Anne Renès, ont été approuvés à l'unanimité.
Parmi les actions remarquables menées en 2019 : la participation de l'ASV à la concertation sur le renouvellement du label du Grand Site, sa contribution au comité scientifique de la réserve naturelle, les chantiers de réhabilitation des sentiers, et l'organisation d'une conférence sur le loup. Souvent consultée par le Grand Site et les élus sur les questions de risques en montagne, l'ASV n'a pu faire prévaloir une position rationnelle (la montagne est toujours dangereuse), d'où certains blocages avec des décideurs souhaitant se couvrir. 
Le conseil d’administration a été renouvelé, avec 11 administrateurs (par ordre alphabétique): Jean-Paul Bouquier, Laurent Coursol, Patricia Gauberti, Cédric Grein, Marc Lassalle, Jean-François Lignon, Michel Laurent, Anne Renès,  Bénédict de Saint-Laurent, Janine Valleix, Vincent Varlet. Un administrateur supplémentaire (Michel Durand) a été élu, ce qui permettra de rajeunir encore l'équipe dirigeante de l'ASV.
A l'occasion de cette AG, deux documents ont été présentés et peuvent être téléchargés :
(Bénédict de Saint-Laurent, administrateur)

samedi 7 décembre 2019

Sainte-Victoire a besoin de vous !!!


Plus que jamais, l'engagement de la société civile est nécessaire pour que soit préservé un patrimoine exceptionnel comme celui que constitue Sainte-Victoire. A l'occasion de sa prochaine AG, notre association publie un manifeste (cliquer ici) qui rappelle sommairement le chemin parcouru depuis 30 ans et insiste sur la permanence de certains dangers.
Il nous semble donc essentiel que, si possible, de plus jeunes viennent rejoindre les instances dirigeantes de l'Association pour Sainte-Victoire. Malgré l'arrivée de quelques jeunes, l'âge moyen du conseil d'administration approche dangereusement des 60 ans ! C'est bien pour la sagesse, mais nous avons aussi besoin de dynamisme, et d'une transmission des acquis des aînés…
Les éoliennes d'Artigues et Ollières, à 11 km du Pic des Mouches (montage ASV)
Quelques dangers brièvement rappelés :
  • A l'extrémité est du massif, les éoliennes d'Artigues et Ollières sont entrées dans la phase de travaux. Outre les dégâts pour la faune et la flore, ces 22 machines géantes (125 m avec pales) culmineront à près de 700 m et seront visibles de très loin (cf. photomontage sommaire réalisé par l'ASV en 2017); nous avions informé sur les risques de ce projet (voir ce lien) mais cette bataille semble perdue…
  • Autre combat perdu (sans avoir livré bataille !), la route Cézanne, classée par arrêté Malraux sur 4,6 km en 1959 (et seule route dans ce cas en France), a discrètement perdu son classement en 2016 (ainsi que ses abords…), à la suite d'un toilettage des classements considérés comme inutiles (le PLU pourtant pas toujours très protecteur du Tholonet étant censé répondre aux exigences de protection du paysage). La Commission Départementale des Sites n'a pas été consultée…
  • Notre bulletin de novembre 2019 consacre un dossier à la fréquentation du massif ("Faut-il encore promouvoir Sainte-Victoire?) et montre certaines atteintes liées au passage parfois excessif de visiteurs sur certains tracés ou sites, alors que certains décideurs ou acteurs économiques poussent à la médiatisation parfois frénétique d'un site cézannien auquel s'attachent les adjectifs les plus délirants -mythique, emblématique, exceptionnel etc.
  • Un message très récent sur ce blog donne un exemple de déversement sauvage aux abords du Bayon. Cela a été l'occasion de constater que demeurent sur le territoire du Grand Site 55 points noirs de dépôts métalliques ou d'épaves (malgré une action énergique de nettoyage depuis plusieurs années).
  • Ne parlons pas des constructions ou clôtures dommageables, à l'entrée du Grand Site côté Meyreuil, ou sur la RD17 à l'approche est du Tholonet. La réglementation concernant les clôtures (parfois interdites, parfois en retrait des voies dans les différents documents d'urbanisme) est d'ailleurs peu appliquée, et c'est bien regrettable !
Dans ce contexte, venez nombreux à l'assemblée générale de l'ASV ce lundi 9 décembre 2019 à 19 heures, salle Hippolyte Ferrat, 975 Avenue Paul Jullien, à Palette, Le Tholonet. N'ayez pas peur de vous engager, au risque de trouver amitié, tonus et joie de vivre à travailler avec d'autres à une cause magnifique !!!
(Bénédict de Saint-Laurent, pour le CA de l'ASV)

dimanche 1 décembre 2019

Les écrans du Tholonet…


Un double écran de TV est posé depuis quelques jours sur un mat au croisement entre la route du Cagnard et la route des Artauds au Tholonet. Certes le lieu (juste à côté d'un passage sous A8) semble en voie d'urbanisation rapide : après l'école primaire, la mairie du Tholonet a choisi d'y implanter ses importants services techniques. Mais était-il nécessaire d'être accueilli à l'entrée du Grand Site Sainte-Victoire, dans cet espace encore largement naturel qui sépare Palette des Artauds et du Tholonet, par une intrusion visuelle, lumineuse, et publicitaire ? (même si la pub en question est pour le moment d'origine municipale –on nous dira que c'est de l'information… hum !).
De tels écrans ont peut-être leur place dans un espace urbanisé comme le centre commercial de l'Escapade à Palette (il en existe un contre le Casino Drive). Sur une voie comme la R64 C (avenue Louis Philibert), ils constituent un danger pour les automobilistes, une pollution visuelle pour tous et une nuisance pour la faune qui n'a aucun besoin de cet éclairage nocturne perturbant !

samedi 30 novembre 2019

Sainte-Victoire n'est pas un dépotoir !

Un entrepreneur peu scrupuleux a jugé bon de décharger sa benne de gravats au gué du Bayon sur le DFCI SV 211, cette dernière semaine de novembre 2019. Il pensait sans doute qu'avec le nouvel épisode méditerranéen, tout ce fatras disparaîtrait avec les fortes précipitations attendues ce week-end. C'est d'ailleurs ce qui va se passer, au moins partiellement, et au détriment des riverains en aval…
Ce qui semble plus incroyable, c'est que l'entreprise en question (ou son chauffeur) a laissé dans le tas de gravats (plaques de plâtre, sacs de ciment, matériaux de démolition intérieure, carrelages, électricité) des factures ou bons de livraison qui pourront être exploités par la Gendarmerie pour remonter la piste des responsables. La région ne manque pourtant pas de déchetteries (Meyreuil, Rousset, Peynier, Gardanne…).
Ces pratiques ne sont pas inhabituelles : à côté de la petite pollution dont souffrent les bords de route et parkings (canettes, verre cassé, kleenex, emballages, tubes de gel pour sportifs, paquets de cigarettes etc.), une pollution plus "musclée" endommage le massif. Selon le dossier de renouvellement du label, le Grand Site a ainsi fait évacuer 1 921 pneus usagés (soit 20 tonnes) de 2014 à 2018. Il resterait aujourd'hui 55 points signalés de dépôts métalliques ou d'épaves. Un dépôt similaire de gravats et cailloux a été effectué il a quelques années au parking du Chinois (et y demeure en partie), sans que l'auteur puisse être retrouvé.
A échelle plus modeste, il existe encore par exemple plusieurs points de décharge de verre et de vaisselle dans la proximité de la Maison Sainte-Victoire –points qui ont manifestement servi pour l'ancien restaurant du château (on y trouve de multiples coquilles d'huîtres, des verres à pied, des assiettes cassée) ou pour la course de côte automobile (bouteilles brisées et canettes 'vintage"). Comme ces débris s'enfoncent parfois dans la terre argileuse, il y aura un jour peut-être une mine d'informations pour les archéologues des futurs millénaires…
(B. de Saint-Laurent, Saint-Antonin)

vendredi 22 novembre 2019

Nous avons besoin de vous à l'AG de l’ASV, lundi 9 décembre 2019 !


L'Assemblée Générale annuelle de l’Association pour Sainte-Victoire se tiendra le lundi 9 décembre 2019 à 19 heures, salle Hippolyte Ferrat, 975 Avenue Paul Jullien, à Palette, Le Tholonet.
L’ordre du jour sera le suivant :
  • Rapport d’activité et vote du quitus - Rapport financier et approbation des comptes.
  • Discussion sur les actions menées ou en cours - Questions diverses.
  • Élection des membres du Conseil d’Administration (CA)
Les candidatures au CA sont à adresser à courriel.asv@gmail.com.
Vous êtes tous conviés à ce moment communautaire qui sera l'occasion d'un partage sur nos actions et nos orientations.
Entretien sur le tracé jaune de l'oppidum le 16/11/2019
A l'issue de l'AG, le pot de l'amitié célébrera les 30 ans de notre association, créée en septembre 1989 et encore vaillante… Elle a cependant toujours besoin d'un renouvellement par de plus jeunes et par des forces vives et imaginatives qui permettront de multiplier notre impact. Il nous semble essentiel que ceux qui aiment Sainte-Victoire restent vigilants par rapport aux menaces éventuelles, prennent conscience de la nécessité de certaines actions de protection ou d'entretien de la montagne, et rejoignent les associations qui agissent en ce sens auprès des autorités. Venez nombreux !
Cette réunion est ouverte à TOUS, adhérents et non-adhérents.
(Laurent Coursol, Président de l'ASV)

samedi 16 novembre 2019

Première neige et bonnes précipitations sur le massif


La crête enneigée de la Sainte, le 16 novembre au matin (Onurb)
Nous devons à un certain Onurb, sur infoclimat.fr, cette photo prise ce matin à 9:44 de la première chute de neige sur Sainte-Victoire. A 940 m sur la crête, il y avait 5 cm de poudreuse fraîche (des randonneurs rencontrés parlaient, eux, de 10 cm). Le liseré de neige était visible depuis le piémont de la montagne.
Cette entrée progressive dans l'hiver fait suit à un automne plutôt pluvieux (250,8 mm tombés à Trets en octobre, 102,8 mm en novembre jusqu'au 16, et total provisoire de 672 mm pour 2019, contre 792 mm pour toute l'année 2018). Certaines pluies ont été assez violentes (122 mm tombés le 23 octobre, 64 mm le 21 octobre, 56 mm le 9 novembre –toujours à Trets) et ont sérieusement raviné la montagne. Après un été très sec (en gros, deux fois moins de pluie de juin à août compris que, par exemple, en 2018), ces pluies d'automne font du bien à la végétation, rechargent enfin les nappes et permettent à une rivière comme le Bayon de couler à nouveau en permanence, après une interruption de 5 mois.
Attention, les variations locales de précipitations sont bien sûr importantes : à Aix, le total d'octobre 2019 est de 124,6 mm et le chiffre provisoire de novembre de 115,6 mm. Le total annuel jusqu'au 16 novembre est de 420 mm (252 mm de moins qu'à Trets). A Marignane, le total d'octobre 2019 est de 153 mm et le chiffre provisoire de novembre de 116,7 mm. Le total annuel jusqu'au 16 novembre est de 451,5 mm (220 mm de moins qu'à Trets). Cette variabilité renforce l'intérêt d'une publication climatologique régulière sur Sainte-Victoire (seules des données privées existent et ne sont pas disponibles).
  • Infoclimat est une association à but non lucratif créée le 15 octobre 2003 par les co-auteurs du remarquable site internet www.infoclimat.fr (lui-même créé le 7 octobre 2001). La photo publiée ce jour est libre de droits.

(B. de Saint-Laurent, ASV)

mardi 12 novembre 2019

Au frère méconnu et à son triporteur !


[Il n'y en a pas que pour les étoiles disparues, Edmonde Charles-Roux ou autre André Turcat. Il y a aussi les anonymes du circuit, qui méritent bien un petit hommage. Ici, Pierre Bardot, grimpeur et observateur de la nature, évoque Yvon Cuisinier, l'homme au triporteur du CD 17, que les anciens ont connu. Yvon est mort à l'hôpital d'Aix dans la nuit du 1er au 2 novembre 2019]
"C'est un frère", disait de lui l'un d'entre nous. Même s'il n'apparaissait que de manière espacée, Yvon montrait effectivement toujours une présence amicale, faisait preuve d'une gentillesse discrète et tenace, sans jamais déballer idées ou jugements politiques, ni rancœurs, ni propos désobligeants à l'égard de quiconque.
Il arrivait au débotté, refaisait miraculeusement tourner le moteur d'essuie-glace que vous croyiez fichu, déshabillait en un clin d'œil votre portière, et le remonte-vitre acceptait docilement de fonctionner. Avec le même soin qu'il adoptait pour la sienne, il démontait méticuleusement votre moto et vous la remontait à petites giclées de burette après avoir tout astiqué; et ça pétaradait de nouveau. Et puis il repartait après un apéro, une soupe et une bonne discussion, ayant enfourché son deux-roues comme un destrier, chargé de son fourbi d'outils qui l'accompagnait toujours. Il repartait vers son plessis de Puyloubier, parfois par des nuits mouillées ou gelées, cuirassé de plusieurs couches de vêtements.
Puyloubier qu'il ne quitta que pour de rares et brèves incursions en Bretagne ou en Allemagne. Son fief, c'était la Sainte-Victoire, la Sainte, surtout sa face sud. Ces dernières années, bien que ne faisant pas son âge, il éprouvait du mal à marcher; mais il avait beaucoup arpenté sa montagne, seul ou avec les Eclaireurs, et visité ses entrailles avec les spéléologues. Il en avait une connaissance directe, sensible, et vous faisait découvrir des coins à fossiles, d'anciennes canalisations, des grottes, de petits avens, un chemin abandonné, mainte anecdote passée.
Totalement autodidacte, il aimait les magazines scientifiques, d'astronomie surtout. Par ciel nocturne limpide au col des Portes, il savait démêler du fouillis d'étoiles bien des constellations, et déterminer la planète plantée là.
Sur la route, c'est lui qui quittait sa monture pour en déblayer le caillou ou la branche qui l'encombrait. A Saint-Antonin, c'est à lui que les propriétaires confiaient leurs clefs lors de leurs absences prolongées. Bâtiments et jardins étaient alors en bonnes mains. Yvon avait la noble simplicité du cantonnier qui aime et connaît son territoire sans en posséder un seul arpent.
Mais, entre cette dernière Toussaint et le jour de la fête des Défunts, discrètement, très inopinément, Yvon est parti vers d'autres espaces, d'autres paysages. La D 17, les pierriers et chemins de la Sainte gardent en eux son souvenir. Nous aussi qui le connaissions, car nous aimions vraiment Yvon.

mardi 5 novembre 2019

Entretien des sentiers de Sainte-Victoire de novembre 2019 à mars 2020


Les rendez-vous suivants sont proposés pour des chantiers de maintenance des sentiers dans le massif:
  • Samedi 16 novembre 2019 : parking des Deux Aiguilles – tracé jaune de l’Oppidum
  • Samedi 7 décembre 2019 : parking de la Marbrière – chemin de la Carrière
  • Samedi 11 janvier 2019  : parking de Saint Ser - chemin de l’Ermitage
  • Samedi 8 février 2019  : parking du Saut du Loup – Sentier du refuge Baudino
  • Samedi 14 mars 2019  : parking du Bouquet – tracé rouge Pas Dinosaures - l’Escalette

S’inscrire au plus tard la veille auprès de Jean-Paul Bouquier  tél 07 86 15 57 01
Le rendez-vous est le samedi matin à 9 heures au parking indiqué.
Prendre un sac à dos avec casse-croûte et boisson.
Les circonstances peuvent amener à modifier le chantier. Ce sera précisé lors de l’inscription. En cas de pluie, le chantier est annulé.
D’autres chantiers auront lieu en semaine. Ceux qui ont des disponibilités peuvent se faire connaître auprès de Jean-Paul Bouquier (e-mail : j-paul.bouquier@wanadoo.fr) qui les informera directement des rendez-vous prévus.

lundi 4 novembre 2019

Constat de bonne santé des mouflons


En balade sous les parois du secteur de Subéroque le 1er novembre 2019, Jean-Paul Bouquier a observé un troupeau d’une quinzaine de mouflons à manchettes, bien groupés et bien paisibles. Selon lui, ils doivent être installés depuis quelques temps dans ces pentes où ils circulent en produisant un débroussaillement et une érosion visibles. Jean-Paul indique être passé sur un éboulement d’un bon mètre-cube qu’ils ont dû déclencher.
Il estime aussi que les mouflons ont trouvé spontanément la méthode du regroupement pour se défendre conte le loup !
(Info transmise par J. P. Bouquier, secrétaire ASV)

lundi 21 octobre 2019

Présence du loup en Provence et ses conséquences pour l'élevage


La conférence organisée au Tholonet par l'Association pour Sainte-Victoire le 17 octobre 2019 a permis à un public très nombreux (salle pleine, environ 120 participants, dont le maire) et très attentif de suivre l'exposé bien documenté de Bernard Comte sur la pénétration du loup dans nos régions. Celui-ci a travaillé sur le terrain depuis une douzaine d'années comme lieutenant de louveterie et a observé de nombreuses meutes ou loups isolés.
Son approche très pédagogique a permis d'aborder successivement l'histoire du loup, sa classification et sa biologie, son évolution en France, son impact sur l'élevage et sa gestion (voir ici le diaporama présenté, dû à B. Comte, P. Orsini et diverses associations de chasseurs de grand gibier).
Dans un cahier de l'école de St-Antonin-sur-Bayon
Animal mythique, le loup a été longtemps assimilé au Diable, tant il a pu, avant l'éradication de la rage, transmettre facilement la mort (une morsure, c'était la mort sûre…), d'où sa place dans les contes et les légendes. Au milieu du 19ème siècle, le loup était encore assez largement présent en Provence, en témoignent ces lettres retrouvées à l'école de St-Antonin-sur-Bayon : "Une louve hors d'âge a été tuée il y a peu de temps dans la commune de St-Marc par un cultivateur. Nos lecteurs savent que la capture d'une louve donne lieu à une prime de 25 Francs" (4 janvier 1840); ou encore : "La battue aux loups ordonnée dans la commune de St-Antonin et les environs étant fixée au dimanche 13 octobre, toutes les permissions de chasse sont suspendues (…). Chacun aura le droit de prendre part à la battue à la condition expresse de ne tirer que sur des loups" (6 octobre 1844).
Après un exposé sur la morphologie du loup, son identification, son mode de vie et de reproduction (qui permettra aux participants de ne pas prendre un chien de berger ou un renard pour un loup…), Bernard Comte a évoqué la progression exponentielle de la présence du loup dans nos régions, depuis que l'espèce est protégée. Cette progression s'explique par la déprise rurale, l'extension des forêts, la présence de nombreux ongulés (comme le chevreuil), la proximité avec ces immenses territoires peu occupés que sont le Grand Site Ste-Victoire, Cadarache, le camp de Canjuers, la Parc du Verdon, le Mercantour (puis l'Italie). Cette présence ne menace plus directement l'homme (qu'en principe le loup évite), mais génère un prélèvement de plus en plus important sur l'élevage (cf. graphique sur l'évolution des attaques et des victimes au sein du bétail).
Evolution des attaques et des victimes, 1994-2018
Les contre-mesures prises contre cette prédation inévitable (protection des troupeaux, élimination de 100 loups programmée en 2019, sur une population globale estimée à 530 unités) n'ont qu'un impact limité. Très intelligent, le loup s'adapte, et par exemple attaque de jour quand les troupeaux sont bien protégés la nuit. Les outils à disposition des bergers (clôture électrique, utilisation de chiens patous, regroupement des troupeaux) n'empêchent pas toute attaque. Ces outils peuvent présenter de sérieux inconvénients écologiques : par exemple, surpâturage des entrées et abords d'enclos, élimination de la "petite faune" (mulots, marmottes, écureuils, genettes etc.) par les patous qui sont aussi chasseurs, gêne pour les randonneurs à cause des clôtures et des chiens etc. Tout ceci sans compter le coût que représentent les indemnisations (toujours par défaut), les équipements de protection, l'entretien des chiens etc. Un aspect secondaire non négligeable est, du fait de l'attractivité du loup, le développement de pratiques malsaines comme le croisement avec des chiens, qui peut produire de dangereux animaux hybrides (imprégnés par l'homme et donc de comportement ambigu).
L'acceptation de la présence du loup, facile et parfois excitante pour les urbains, est moins évidente pour les ruraux, qui craignent en particulier que la disparition des troupeaux ne permette plus le maintien d'espaces ouverts –nécessaires tant pour lutter contre l'incendie que pour favoriser certaines espèces comme les rongeurs ou les grands rapaces.
Dans un massif comme Sainte-Victoire, selon des informations données lors de la conférence par Gilles Cheylan, ex conservateur du Muséum d'Aix et ex-vice-président du Conservatoire des Espaces Naturels PACA, deux meutes existeraient au nord et au sud. Leur présence est avérée par de nombreux indices, de même que celle de chamois, bouquetins ou mouflons. Selon Sandrine Débit, agro-pastoraliste venant du CERPAM (et chargée du développement de la filière ovine dans les Bouches-du-Rhône), plusieurs attaques ont été observées et l'installation ou le maintien de troupeaux sur le Grand Site Concors-Ste-Victoire est un défi difficile, malgré les aides et le soutien de certaines autorités. Attirés par un métier au grand air, la plupart des bergers répugnent à faire de l'élevage en milieu clos. Vantés par certains, les modèles italiens (Abruzzes) ou roumains ne seraient pas aussi idylliques qu'annoncé, avec des problèmes similaires de cohabitation de l'élevage en extérieur avec le loup. Partout, l'élevage extensif aurait sérieusement régressé.
Face à ce questionnement, une participante a inévitablement demandé : "Mais alors, à quoi sert le loup?". Invité à répondre pour défendre l'intérêt de la biodiversité, Gilles Cheylan a fourni une réponse logique mais décevante : "Je ne peux pas répondre à une telle question : quelle est l'utilité du loup? Pas plus que je ne répondrais sur l'utilité du moustique". Ayant entendu un discours étayé, mais essentiellement à charge (avec un orateur ayant eu à réguler la quantité de loups et une oratrice chargée de défendre les éleveurs), l'assistance aurait aimé écouter un argumentaire sur l'importance de la biodiversité et de la préservation d'une espèce qui se situe au sommet de la chaîne alimentaire. Un participant maugréait en partant : "Le moustique, franchement, on s'en débarrasserait bien, surtout quand il est importé d'ailleurs. Alors le loup, est-ce qu'on en a vraiment besoin?". Ce débat, courtois et fondé sur des constats difficilement contestables, mériterait donc d'être poursuivi par une présentation d'une vision écologique plus large, faisant place aux arguments de scientifiques naturalistes.
(B. de Saint-Laurent, ASV)

vendredi 27 septembre 2019

Conférence-bilan sur la conservation de l'aigle de Bonelli dans Sainte-Victoire le 5 octobre 2019


La LPO-Aix (Ligue de Protection des Oiseaux) vous convie à venir écouter la conférence animée par Mathias Magnier sur la conservation de l'Aigle de Bonelli par le Grand-Site-Sainte-Victoire. Cette protection est engagée depuis dix ans, non sans difficultés dans un massif soumis à une forte fréquentation et objet de beaucoup de survols.

La conférence traitera brièvement du suivi des oiseaux et s'attardera sur les enjeux de conservation de cette espèce, avec les moyens particuliers mis en place par le Grand Site, le cas échéant en liaison avec certaines associations (grimpeurs, parapentistes par exemple).
  • Groupe LPO d'Aix. Conservation de l'Aigle de Bonelli par le Grand-Site-Sainte-Victoire. Conférence de Matthias Magnier, garde nature au GSCSV. Auditorium de la Médiathèque Nelson Mandela, Boulevard Paul Cézanne, Gardanne, samedi 5 octobre 2019, 14h30 - 16h30.

mercredi 25 septembre 2019

Un remarquable film didactique sur l'incendie de Ste-Victoire en 1989 et ses suites


Pour commémorer l'anniversaire des 30 ans de l'incendie majeur du 28 août 1989, le Grand Site Concors Ste-Victoire (Métropole AMP) a produit un film d'une vingtaine de minutes sur le  feu, ses conséquences, les actions entreprises et les perspectives d'avenir.
Ce film bien conçu et très didactique (bravo au réalisateur Maxime Giacometti !) met en scène les principaux acteurs de la gestion du massif. Même si elle ne peut évidemment tout dire, la présentation est équilibrée, expose bien les divers points de vue, et montre la forte capacité d’auto-réhabilitation de la nature –aussi belle à présent qu'avant l'incendie, à quelques grands arbres près… Le film conclut sur un nouvel "incendie" qui menace le massif, celui de la sécheresse qui menace la végétation à cause du changement climatique.
Ce film est complété par une belle exposition des principales photos utilisées (juste après l’incendie et à présent) dans les locaux du Grand Site, Ferme de Beaurecueil. Une grande partie des images d'archives utilisées tant pour l'expo que pour le film sont dues à l'Association pour Sainte-Victoire.
Lien vers le film sur l’incendie de Sainte-Victoire, 30 ans après : https://youtu.be/LgTb7NL_2Uc

dimanche 15 septembre 2019

Conférence sur la présence du loup dans nos régions le 17 octobre 2019 au Tholonet


L'Association pour Sainte-Victoire vous propose une conférence sur la présence du loup en France et en Provence, le 17 octobre 2019 à 18h30 à la salle Hippolyte Ferrat, 975 Avenue Paul Jullien, Palette, 13100 Le Tholonet. L'animateur invité par l'Association est Bernard Comte, ex-Lieutenant de Louveterie et Président de l'Association Départementale des Chasseurs de Grand Gibier des Hautes-Alpes Il fera le point sur la présence du loup en France et en Provence.
Son intervention sera complétée par la vision d'un scientifique invité à participer au débat (Gilles Cheylan, ex conservateur du Muséum d'Histoire Naturelle d'Aix) et d'une ingénieure pastoraliste qui travaille au développement de la filière ovine dans les Bouches-du-Rhône (Sabine Débit, CERPAM).
Cette conférence permettra de présenter l'évolution de la présence du loup dans nos régions depuis une dizaine d'années, l'intérêt de cette présence pour la biodiversité, les mesures prises pour assurer la régulation de la faune sauvage, les questions de cohabitation avec les diverses parties prenantes (bergers, habitants, randonneurs, chasseurs). La présence de deux meutes, au nord et au sud du massif de Sainte-Victoire est à présent avérée et le sujet est donc d'actualité.
Un sujet passionnant pour tous ceux qui s'intéressent à la nature et à Sainte-Victoire!
  • Association pour Sainte-Victoire (ASV) / Présence du loup en France et en Provence, une conférence animée par Bernard Comte / Salle Hippolyte Ferrat, 975 Avenue Paul Jullien, Palette, 13100 Le Tholonet /17 octobre 2019 à 18h30 / Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles / Renseignements : Téléphone : 06 83 49 02 27 / Mail : courriel.asv@gmail.com