mercredi 16 avril 2014

Aménagement du tracé jaune Bouquet-St-Antonin avec des jeunes



Empierrement d'un gué
Un second chantier d’une journée a été organisé le lundi 31 mars 2014 avec 36 élèves de deuxième année de BTS Gestion et Protection de la Nature du Lycée Agricole de Valabre. Il s’agissait d’améliorer le sentier entre le Plan-d’En-Chois (parking du Bouquet) et la piste du Trou qui mène ensuite sur le plateau de Saint-Antonin par le tracé jaune aménagé en 2012-2013. Six groupes de 6 élèves ont pu mieux baliser le sentier, faire des petits travaux hydrauliques (évacuation de l'eau de ruissellement, aménagement d’un petit gué), élaguer la végétation, construire des marches etc.

Deux responsables de l’ASV, deux autres du CDRP,  et deux professeurs encadraient les élèves. Les cadres du Conseil Général et du Grand Site ont défini le cahier des charges, fourni le matériel et présenté, après le pique-nique, les différents métiers de l’entretien du milieu naturel. Les jeunes étaient très motivés, l’ambiance était bonne et le résultat sur le terrain a été très positif. Le nouveau sentier, qui permet d’éviter le passage dangereux par la route, a été immédiatement testé le week end du 6 avril 2014 par le trail Sainte Victoire (AIL Rousset), qui a mobilisé 292 coureurs sur le circuit long et 248 coureurs sur le circuit court (soit 540 coureurs classés, selon le site de l’organisation). A noter que cette fois-ci, les organisateurs avaient fait un effort sensible pour rendre la manifestation plus respectueuse de l’environnement (voir charte à télécharger ici), malgré le dépassement du quota normalement autorisé (350 participants).

Trailer près du Trou (photo AIL)
Outre l’impact lourd de ce type de course (surtout en cas de pluie), l’expérience montre que ce type de sentier « périphérique » (c'est-à-dire ne montant pas vers le sommet) souffre de deux types de passage, les VTT (de plus en plus nombreux) et les chevaux (qui descellent parfois les marches). C’est à se demander s’il ne faudrait pas définir des tracés différents pour les diverses pratiques sportives.

(B. de Saint-Laurent)


lundi 7 avril 2014

La gestion des garrigues par brûlage en question



Zone brûlée au Trou (décembre 2013)
Nos vœux de janvier 2014 faisaient état d’un incendie dans la zone du Trou sur la commune de Saint-Antonin. En fait, cet incendie était volontaire, avait été soigneusement préparé et avait reçu l’accord de la municipalité de St-Antonin. La parcelle concernée d’environ 1 hectare fait partie d’un ensemble de 921 ha de prairies et garrigues du piémont de Sainte-Victoire qui, au titre du plan de gestion Natura 2000 (Document d’objectifs, décembre 2006, à télécharger ici), doivent faire l’objet d’un «brûlage dirigé» dans un but de «maintien de l’ouverture des milieux». Contrairement aux opérations lourdes de débroussaillement mécanisé sur 400 ha de prairies facilement accessibles, cet écobuage concerne plutôt des espaces plus escarpés, en majorité sur le versant nord. Selon le plan de gestion, il doit être suivi par une activité pastorale (troupeau de moutons ou chèvres), après «définition avec le berger et un technicien pastoral des modalités d’intervention et concertation en amont sur les modalités d’intervention avec les sociétés de chasse concernées».

Des pins d'Alep jusqu'à 8 m environ
Selon le Grand Site, des opérations telles que celle du Trou sont rendues indispensables par la pression des pins d’Alep, qui colonisent tout l’espace et empêchent la biodiversité qui existe sur les espaces ouverts du piémont. Le GSSV souhaite que ces opérations puissent se poursuivre, tout en craignant que le pastoralisme nécessaire après le feu ne soit pas réellement mis en place par les communes.

Après une période d’interrogation, l’opération menée sur le Trou a suscité une certaine émotion, à différents titres :

  • Située juste sous la Croix de Provence, l’opération est assez visible depuis le Bouquet et rappelle à beaucoup de mauvais souvenirs (incendie de 89, même si c’est précisément pour éviter un nouvel incendie que le GSSV intervient) ;
  • L’opération a été menée un peu tard (le Grand Site le reconnaît), avec des arbres déjà hauts (5 à 6 m selon lui, en fait jusqu’à 8 mètres après inspection sur place, cf. photo avec une bouteille pour l’échelle);
  • Le choix de la zone est parfois contesté (juste sous la partie brûlée se situe une forêt très dense de jeunes pins, qui aurait peut-être constitué une meilleure cible) ; mais le couloir choisi est celui où les vents étaient extrêmement violents en 1989, et par conséquent constitue un futur pare-feu utile ;
  • Cette zone se situe dans la proximité immédiate du sentier jaune entre le Plan d’En-Chois (parking du Bouquet), le Trou et le hameau de Saint-Antonin, restauré non sans efforts avec le Conseil Général et les associations ;
  • Sur la zone brûlée, les chênes kermès repoussent déjà fortement et occupent presque tout l’espace, faisant douter du potentiel de biodiversité, surtout en l’absence de troupeau ;
  • Selon certains, la zone comportait au moins une espèce rare à protéger (bruyère multiflore, station la plus au nord-est en Provence et en France, point à vérifier).

Ecobuage (Prés du Bayon, 2012)
Malgré ces réserves, le Grand Site assume l’intérêt de l’opération. Une visite sur place montre qu’une cinquantaine de pins moyens (5 à 8 mètres) ont été atteints, ainsi que toutes les broussailles. Il serait bon à présent de couper ces pins et de les mettre en fascines pour éviter l’érosion de ce qui reste de sol, car la pente est assez forte. Le feu n’a pas dépassé la zone délimitée par un débroussaillement préalable sur une dizaine de mètres. Une évaluation sérieuse de ce brûlage ne pourra sans doute être réalisée qu’avec un peu de recul (au moins 2 à 3 ans), contrairement à celui effectué sans problèmes sur les prés en face de Coquille en 2012.

Zone de parefeu (efficace)
Avant de poursuivre ce type d’opérations, l’ASV souhaiterait qu’un bilan soit tiré des écobuages passés, que les experts praticiens du massif puissent être consultés, qu’un engagement ferme sur le pastoralisme nécessaire au maintien de l’ouverture du milieu soit obtenu et que ces opérations soient mieux expliquées au public. Faute de quoi, beaucoup d’incompréhensions, de fantasmes, de rumeurs peuvent survenir. Il ne s'agit pas de critiquer le Grand Site et les communes, qui ont certainement leurs raisons d’agir, mais s’il existe un Grand Site, c’est précisément parce que Sainte Victoire est un sujet sensible et que beaucoup de visiteurs ou habitants du massif ont un sentiment fort d’appropriation de « leur » Sainte-Victoire. La concertation est donc ici, plus qu’ailleurs, indispensable.

(B. de Saint-Laurent, ASV)

vendredi 4 avril 2014

Compte rendu de la réunion du conseil d’administration du mardi 25 mars 2014


Les principaux points suivants ont été abordés (CR détaillé réservé aux membres) :
  • Schéma Régional de Cohérence Ecologique : ce schéma est destiné à établir à grande échelle (PACA) une cohérence écologique entre les SCOT (nouveaux documents d’urbanisme) des diverses agglomérations de la région. Il doit aussi assurer une continuité d’espaces naturels soit pour la forêt et les terres agricoles (trame verte), soit pour les cours d’eau (trame bleue), entre les grands couloirs de transport (A7, A8, TGV) et les territoires urbanisés. Ceci afin, entre autres, de faciliter le parcours de la faune. Pratiquement toute la zone du Grand Site Sainte Victoire est couverte par la trame verte, avec deux éléments de trame bleue (le Bayon et le Real de Jouques). Cependant, des documents mis à disposition sur le site de la DREAL, il ressort que la trame proposée est trop large pour conclure quoi que ce soit. L’ASV a participé à l’enquête publique, téléchargé et étudié les (très lourds) rapports techniques.
  • Inventaires des cheminements piétonniers aux abords du massif : un relevé détaillé des cheminements qui pourraient être préservés sur le Tholonet a été effectué. Ces chemins intéressent les déplacements quotidiens (accès à l’école, aux commerces de Palette, au centre de la commune, aux arrêts de bus) ainsi que des parcours de promenade sur des sites remarquables (Petit et Grand Cabries, rebord du plateau de Bibemus, le parc de Roques Hautes, Petite Mer, Doudon, la Cause, l’Arc etc.). Il est proposé d’étendre l’inventaire sur toute la face sud (Beaurecueil, Saint-Antonin et Puyloubier) et de prendre contact avec les autorités, les chasseurs et les propriétaires pour examiner avec eux les mesures à prendre pour éviter à terme une fermeture quasi-complète des chemins (en particulier à la suite des nouvelles constructions autorisées) et conserver certains accès intéressants.
  • Centrale thermique de Gardanne : la réalisation de la centrale est en cours, bien que son rendement soit faible, faute en particulier d’un réseau de distribution de chaleur à proximité. Il est convenu de demander au GSSV quelles sont les mesures qui seront prises pour éviter qu’il entraîne une déforestation des espaces boisés de Sainte-Victoire.
  • Travaux d’entretien des sentiers : le programme des travaux organisés par l’ASV a été très perturbé par la météo des jours retenus. Après la première intervention réussie (décembre, tracé rouge du Pas de l’Escalette, 10 participants), les suivantes ont été annulées (janvier, mars) ou maintenue dans des conditions humides (février tracé marron La Carrière, 5 participants). Un dernier chantier est prévu le 5 avril (sentier du refuge Baudino, Saut du Loup). Le lycée agricole de Valabre a renouvelé les journées de travaux pratiques d’entretien des sentiers pour les élèves en BTS Gestion et Protection de la Nature. Les professeurs comptent sur le département pour proposer des sites d’intervention pour les quatre journées. Les travaux se situent en général dans les parcs départementaux et sur des sections d’itinéraire proches de la route. Les travaux sont assez groupés pour que la trentaine d’élèves soit suivie et évaluée tout au long de la journée. L’ASV est invitée à participer à l’encadrement des élèves (Saint-Ser, 24 mars 2014 et Plan-d’En-Chois/le Trou, 31 mars 2014).
  • Plantations à Saint-Ser : trois journées de plantation ont été organisées par l’ASV en automne et hiver 2013. Il y a eu une trentaine de participants sur l’ensemble des trois sorties, avec la présence des deux responsables des gardes-nature du GSSV. L’achat de l’ensemble des plants a été effectué par le GSSV. Les travaux ont consisté à dégager des ilots de plantation en débroussaillant et en élaguant, pour ensuite faire des trous de 30-40 cm de profondeur accueillant les plants. Le choix des espèces plantées était fonction de l’exposition du terrain (plein soleil, clairière, sous-couvert dense). Au total, 510 plants ont été mis en terre. Les pluies abondantes du début d’année ont été plus que favorables au démarrage des plants. Lors d’une reconnaissance en mars, de nombreux bourgeons sur les pieds ont été observés, quelques plants déterrés par les sangliers (3) et quelques plants couchés ont été tutorés, mais la grande majorité semblait en bonne forme. Un paillage supplémentaire est prévu au mois d’avril avant les grosses chaleurs.
  • Chenilles processionnaires : des développements assez importants de nids ont été observés sur plusieurs stations. Le GSSV a été contacté pour savoir si des interventions sont prévues. Environ 800 nichoirs ont été mis en place récemment pour favoriser l’habitat de mésanges bleues et charbonnières (prédatrices des chenilles). En définitive, il apparaît que, sauf exception, les dégâts sont faibles (affaiblissement des pins touchés –seuls les petits meurent) et que la population de pins d’Alep est telle que la chenille semble plutôt un allié utile…
  • Commémoration des 25 ans de l’ASV : le 28 août 2014 marquera les 25 ans de l’incendie qui a dévasté plus de 5 000 hectares sur la montagne Sainte Victoire. En parallèle, nous célèbrerons la création de l’ASV, le 10 septembre 1989. Ceci peut donner à l’association l’occasion de rappeler ses objectifs. L’ASV est toujours là. Elle a continué sans relâche à travailler sur le massif, avec et sans les pouvoirs publics. Elle a montré aussi, sur certains dossiers sensibles, l’absolue nécessité d’être présents et vigilants. Le prochain CA examinera les pistes possibles d’action commémorative (document, action de terrain etc.).
  • Prochaine réunion du CA : le mercredi 14 mai à 18 heures au Tholonet, Salle de l’Ours.

(compte rendu rédigé par Jean-Paul Bouquier avec des contributions de B. de Saint-Laurent)