jeudi 4 mars 2021

Deux nouveaux chantiers de réhabilitation ponctuelle des sentiers en mars

L'ASV vous invite à participer aux travaux d’entretien de travaux d’entretien du sentier de l’Oppidum le samedi 13 mars 2021. Il faut profiter du non-confinement  et la météo sera a priori très favorable ... 

Le rendez-vous est prévu à 9:00 au parking des Deux Aiguilles. Des outils et gants seront mis à disposition des bénévoles. Prévoir une pique-nique et de l'eau par contre...Merci de faire part à Jean-Paul Bouquier de votre participation éventuelle !

Autre chantier, mercredi 3 mars, un petit groupe de 7 volontaires , dont 2 jeunes cafistes, ont travaillé à renforcer les évacuations d’eau sur le chemin de la Marbrière, en réalisant une petite dizaine de déviations obliques en pierre et terre (voir photo de l’un de ces monticules). 

Espérons que ces petits ouvrages seront respectés par les 4 x 4 des autorités, les VTT, les chevaux de la garde départementale et autres usagers… Ils contribuent fortement à éviter l’érosion sur cette piste parfois pentue et creusée par le passage puis le ravinement… Nous attendons toujours les autorisations du Département, en principe favorable, pour ces interventions. Rappelons que les tracés sont souvent fragilisés par une fréquentation excessive ou anarchique, qu'il est bon de consommer la montagne, mais aussi de l'entretenir, et que tous ces sentiers, balisages, petits aménagements sont un bien commun apprécié de beaucoup !

(B. de Saint-Laurent, St-Antonin)

mercredi 3 mars 2021

Point sur le dossier des éoliennes du Haut-Var

Eoliennes devant Sainte-Victoire (photo transmise par D. Bonfort)
Ce projet (maintenant une réalité, avec des éoliennes en plein fonctionnement, voir photos) est l'objet de beaucoup d'articles ou communications dans les médias (Le Figaro, 20 minutes, RTL, France Bleue Provence etc.). Il s'agit souvent de réactions à une tribune publiée par Le Figaro contre le projet, signée entre autres de Stéphane Bern. 

Le moral des opposants au projet est remonté à la suite d’une décision de justice ordonnant le démontage d’éoliennes en Languedoc (voir ce début d'article

Cependant, concernant le Haut-Var, l’actualité immédiate est plus préoccupante :

  • L’exploitant (Provencialis) a déposé un recours contre la décision du Tribunal Administratif de de Toulon qui annulait (il y a un an) l'autorisation d'exploiter. Ce recours sera examiné lors d’une audience publique le vendredi 19 mars 2021 (nouvelle date) à 11:00 de la Cour administrative d'appel (CAA) de Marseille (le jugement étant attendu un mois plus tard, avec une issue incertaine). Les associations qui contestent la légitimité du projet (lequel n’a pas produit les études d’impact requises), dont l’ASV, seront représentées par Me Monamy, au nom de Sites et Monuments, qui coordonne l’action judiciaire.
  • Plusieurs autres projets importants ont été déposés ou sont en préparation sur ce territoire du Haut-Var (ouest) quelque peu abandonné aux promoteurs énergétiques, en particulier d’énormes champs photovoltaïques. Peu à peu, un paysage similaire à la Costa del Sol espagnole (avec ses hectares de serres) se met en place, y compris dans des zones Natura 2000 ou des secteurs à protéger au titre de la trame verte et bleue (biodiversité). Le plus souvent, ces installations conduisent à geler le sol sur des dizaines d’hectares pour éviter insectes et plantes. Une barrière artificielle se construit ainsi peu à peu entre A8 et le Val de Durance à l’est de Sainte-Victoire, au mépris du schéma régional de cohérence écologique et des SCOTs.
  • La justification des propriétaires et communes est connue : en dehors des coupes de bois, de la vigne et de la chasse (ou encore des permis de construire…), ces forêts et taillis du Haut-Var n’ont guère de rentabilité et constituent une lourde charge. C’est pourquoi nous estimons qu’à l’instar de ce qui se passe pour le littoral (avec le Conservatoire), l’Etat et les collectivités territoriales devraient s’engager sur la maîtrise foncière de ces espaces, au lieu d’encourager béatement des énergies nouvelles qui ne sont pas aussi vertes qu’espéré…
  • Beaucoup de domaines changent de main et sont acquis par des groupes internationaux qui ne cachent pas leur intention de faire de l’argent avec cette ressource assez rare en Europe que sont des espaces délaissés… Pour ne prendre que l’exemple des éoliennes d’Ollières et Artigues, nous avons appris que la Société Provencialis a été dissoute et que ses droits ont été repris fin 2020 par Eco Delta. Puis qu’un fonds irlandais reprenait à son tour le parc éolien (voir cette info ici). Il en est de même pour plusieurs domaines viticoles qui passeraient au photovoltaïque.

Les éoliennes et un champ solaire (photo transmise par D. Bonfort)
Dans ce contexte, il est plus important que jamais, pour ceux s’opposent à ce projet, de signer la pétition à laquelle s’était associée l’ASV et de rester vigilant sur ce qui est en train de se passer dans la toute proximité de la montagne Sainte-Victoire.

Pour être tout à fait objectif, la position des associations est assez inégale concernant les éoliennes. Les associations environnementales y sont traditionnellement favorables, l’éolien étant considéré comme une énergie verte, vertueuse et alternative au nucléaire. Mais le vent (c’est le cas de le dire) est en train de tourner, avec la prise de conscience des atteintes au paysage, du surcoût économique énorme de cette solution, et de l’inadaptation aux besoins de masse (intermittence, faible productivité etc.). Certaines grandes associations nationales restent favorables à l’éolien (France Nature Environnement) ou ne l’attaquent pas frontalement (LPO), malgré d’importantes dissidences locales. La pétition contre le projet du Haut-Var est soutenue par 14 associations, mais en revanche plusieurs associations membres de l’ASV n’ont pas souhaité se prononcer, comme les Amis de Ste-Victoire ou l’AEP. Il y a débat au sein même du CA de l’ASV, certains considérant que la transition énergétique vaut bien de sacrifier un peu d’argent public et de beauté paysagère… (en gros, produire un KWh éolien revient 5 fois plus cher que son équivalent nucléaire ; l’Allemagne a sérieusement dégradé son bilan CO2 depuis l’abandon du nucléaire, à cause de la remise en service de centrales à énergie fossile en l’absence de vent). A chacun de se positionner dans ce débat fortement symbolique...

(Bénédict de Saint-Laurent, ASV)