Le GSSV a invité le 9 juillet 2013 les diverses parties
prenantes intéressées (administrations, collectivités, associations) à une
réunion de bilan sur la charte des manifestations sportives et de pleine
nature. Cette réunion a montré que la Charte porte ses fruits, avec des efforts
convergents, de la part des organisateurs d'événements (associations en
général) et des autorités, pour respecter un cahier des charges soucieux de
l'environnement. Le bilan 2012 (consultable sur ce lien et colonne de gauche)
embrasse 31 manifestations autorisées, avec une forte concentration au
printemps (10 événements sur 3 week-ends d'avril/mai). Les deux-tiers des
manifestations ont un caractère sportif.
Les points de discussion ont permis d'évoquer le
renforcement éventuel de la Charte et les questions de fréquentation en général
:- certains événements "off" sont organisés sans autorisation aucune, alors qu'ils impliquent un marquage au sol (cas cité : courses d'orientation); il a été proposé que toute manifestation avec balisage soit soumise à la Charte;
- plus généralement, se pose une question de définition des "manifestations"; certaines soirées privées, mariages, fêtes ne sont pas sans impact environnemental;
- les nuisances indirectes -gêne des riverains, sonorisation, éclairage nocturne, acheminement en voiture, logistique bruyante etc. devraient, selon l'ASV, être également traitées;
- au-delà du critère du nombre de participants (350 maximum), il serait intéressant que le bilan évoque aussi le nombre de bénévoles ou spectateurs impliqués sur le site, de façon à se faire une idée plus complète de l'impact;
- le maire du Tholonet évoque la question du nettoyage "après" (pas toujours exhaustif) et de la fermeture de la route Cézanne (limitée à 2 opérations par an à la suite de plainte des riverains);
- la question des cars de tourisme, de leur stationnement, de l'extinction de leur moteur est également posée (selon la Préfecture, des arrêtés peuvent être pris par les mairies; l'ASV évoque un parking de dissuasion pour les cars avant Roques Hautes, par exemple au carrefour triangulaire CD17-embranchement vers Beaurecueil);
- jusqu'à présent, le massif a été épargné, grâce à la Charte, des manifestations "monstres" (type Iron Man) ou à but lucratif; il est souhaitable que ce (bon) esprit puisse perdurer;
- les tracés de la plupart des courses épargnent les zones très sensibles; les dégâts environnementaux semblent limités; toutefois, quelques points singuliers méritent d'être protégés; en 2013, au moins une manifestation a dépassé le quota de 350 participants;
- la fréquentation ne cesse globalement d'augmenter aux mi-saisons (printemps et automne); elle est souvent préoccupante les week-ends (parkings saturés, circulation difficile sur le CD 17 avec beaucoup de vélos, piétons, bus, véhicules étrangers); selon le représentant de la commune de Saint-Antonin (M. Delavet), l'aménagement de nouveaux parkings, réclamé par certains, n'est pas la bonne solution (cela attirerait encore davantage de voitures);
- compte tenu des seuils atteints, il y a un point d'équilibre à trouver entre la vocation d'accueil du massif, la préservation de son environnement et la capacité d'acceptation des riverains.
- la CPA explique son approche sur les "éco-manifestations" (22 associations concernées en 2013), avec un cahier des charges insistant sur le traitement des déchets, l'utilisation de matériaux et équipements biodégradables ou récupérables, l'incitation au covoiturage ou à l'usage des transports publics, la limitation de l'impact sur la nature, l'accueil des handicapés etc. Plus de 70 000 participants ont été concernés cette année par ces éco-manifestations, qui sont aidées par la CPA (balises ou gobelets biodégradables -mais est-ce bien indispensable? Car cela n'incite pas forcément à faire attention à l'environnement...)
- la Préfecture des Bouches-du-Rhône présente l'agrément demandé par un nouvel arrêté de mai 2013 pour toute manifestation sportive touchant les sites Natura 2000. Une sorte de questionnaire simplifié devra être rempli par les organisateurs. L'analyse de l'impact n'est pas évidente (selon M. Delavet, comment mesurer le "dérangement" causé par le passage de sportifs sur la faune locale?). Certains participants évoquent la multiplication des règles administratives et se posent la question de la capacité de petites structures à maîtriser toutes ces obligations. Aux dires de la plupart des participants, la grande majorité des organisateurs est sensibilisée à l'environnement, aime et respecte Sainte Victoire, et très peu de tracés font courir des risques aux zones à protéger.
La possibilité d'une formation (théorique et de terrain) à
ces diverses approches est proposée. Mais les associations y
participeront-elles sur la base du seul volontariat?
(CR de B. de Saint-Laurent, ASV)