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Mur de l'expo Voyons Voir à St-Ser |
L'ASV a démarré en 2015 un inventaire des sentiers
d'approche au massif de Sainte-Victoire sur les communes du versant sud
(Tholonet, Beaurecueil, Saint-Antonin, Puyloubier). Il ne s'agit pas des
sentiers d'escalade, ni des grands GR par ailleurs bien décrits, mais de
sentiers effectivement pratiqués par les habitants ou les visiteurs et menacés
par l'urbanisation ou les clôtures. Au 19ème siècle, les Anglais et autres
pratiquants de la montagne logeaient à l'hôtel à Aix et commençaient leur parcours
par la douzaine de kilomètres qui séparent le centre-ville du piémont de la
montagne. Alors que la fréquentation du massif explose, il n'est pas absurde de
proposer de revenir à cet type de stratégie, avec des parkings ou des arrêts de
bus en périphérie et des itinéraires de balade depuis Aix, Beaurecueil ou
Rousset par exemple –d'autant qu'une bonne partie des visiteurs ne cherche pas
à pratiquer l'escalade, mais simplement à se promener dans un site magnifique.
L'inventaire actuel de l'ASV (cliquer sur ce lien), est
certainement incomplet et perfectible. Manque en particulier toute la partie
juridique (quel droit s'applique sur tel sentier?), laquelle est complexe et
parfois mouvante (il arrive dans notre région que la force prime le droit…).
D'autres sentiers existent ou ont été signalés. Des ouvrages proposent de
nombreux itinéraires, par exemple pour le VTT ou le trail, certains contestés
par des propriétaires qui n'ont pas été consultés sur ces passages. Malgré ces
difficultés, le maintien d’une continuité d’itinéraires sur les chemins
d’approche à Sainte-Victoire nous semble un enjeu essentiel, au moment où les
PLU vont se formaliser et alors que les constructions nouvelles ferment trop
souvent les accès. Ainsi, plusieurs "barreaux" piétonniers entre la
route Cézanne et la vallée de l'Arc (Val St-André, chemin du Cagnard, éperon
St-Jacques) ne sont plus praticables. De même, les arrêts de bus trop peu nombreux
(ligne 110, bus scolaires) obligent les usagers à cheminer le long de routes
parfois dangereuses comme la route Cézanne. Toutes ces raisons plaident pour
une prise en compte des voies piétonnes dans les documents d'urbanisation
(c'était le cas dans les POS, la plupart des PLU et le SCOT sont silencieux sur
la question).
Il y a certes de grands obstacles à travailler sur ce sujet,
peu populaire auprès des propriétaires, des élus et des chasseurs, et
juridiquement complexe (quel est le statut des DFCI concernant la promenade?).
Mais ce n’est pas une raison pour ne pas tenter quelque chose et l'ASV se
propose de lancer le débat à l'occasion de son 25ème anniversaire. Chacun peut
et doit tenter de sensibiliser les élus, trop indifférents à la mobilité douce
et à la préservation des intérêts publics à long terme. Nous tous, société
civile, responsables politiques, administrations, avons collectivement une
responsabilité qui ressemble, par exemple, à celle des défenseurs des sentiers
du littoral ("sentier des douaniers"), un autre bien collectif qu'il
a fallu défendre, généralement avec succès…
En 2015, l'ASV a produit d'autres documents également
téléchargeables :
-une comparaison (déjà évoquée sur ce site) des paysages
entre 1989 (année du dernier incendie majeur) et 2015, pour différents lieux de
Saint-Antonin-sur-Bayon (cliquer sur ce lien);
-un projet d'entretien et de mise en valeur de
l'environnement dans le secteur des Deux Aiguilles (cliquer sur ce lien).
Nous ne voulons pas être seuls à réfléchir. Vos commentaires
sont bienvenus !
(Bénédict de
Saint-Laurent, administrateur ASV)