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samedi 25 mai 2013

Une transhumance plutôt symbolique



Un maigre troupeau (CD17)
Le massif de Sainte-Victoire a été traversé cette semaine par la Transhumance Marseille Provence 2013, une opération médiatiquement gonflée (et gonflante…). Passe sur le parcours aberrant de cette transhumance, en fait trois itinéraires, qui au lieu d’aller vers les prairies d’estive en alpage, convergent vers la Crau. L’essentiel du troupeau est composé de très beaux chevaux et bovins de Maremme en Toscane, et la participation locale est symbolique. Ce petit troupeau (une cinquantaine de bêtes quand il est passé entre Saint-Antonin et Beaurecueil) est accompagné par un nombre plus important de véhicules (4x4, camions de location, traiteurs, conteneurs de fourrage, gendarmerie, officiels…). Des tentes sont montées à chaque bivouac, avec une impressionnante logistique.

Un bivouac en toile de lin
L’opération, partie intégrante de l’année européenne de la culture (MP 2013), associe de nombreux partenaires, dont le Conseil Général, la Région et les communes traversées. En théorie, elle devrait associer les populations, à l’occasion de pique-niques aux étapes ou de rencontres du soir : « les pique-niques sont les rendez-vous diurnes de TransHumance. Après la fatigue de la marche, à la mi-journée, c’est un temps de réconfort partagé. C’est un luxe frugal pour désaltérer les corps et peut-être parfois aussi les esprits. Dressés en pleine nature dans des sites emblématiques ou symboliques, les pique-niques offrent un point de vue sur le territoire. C’est un moment de rencontre et de partage entre les TransHumants et les marcheurs occasionnels, les écoles ou les représentants des communes en prélude à l’accueil du soir ». Mais l’auteur de ce message n’a recueilli qu’un sympathique « Dégage ! » quand il a tenté de s’approcher du campement de Coquille… Traiteurs et chocolatiers renommés (Riederer) étaient pourtant au menu de ce dîner « frugal » suivi d’une très réservée « observation des étoiles »… Les habitants, eux, n’ont récolté que des ennuis (et de maigres crottins pour leur jardin) : routes coupées, suppression de la Victorine, services interrompus (courrier, livraisons, etc.), tout cela pour un troupeau étique (bien que magnifique).

Fourrage importé et traiteur...
Le discours de cette transhumance d’opérette se gargarise de grandes envolées souvent ridicules. Extraits : « Tout au long du parcours de TransHumance, dans des sites emblématiques du territoire, seront réalisés des grandes chorégraphies de troupeaux réunissant des animaux et des hommes pour tracer ensemble des formes géométriques dans le paysage. Ces dessins éphémères sont réalisés pour le regard des oiseaux. Ainsi, chaque animaglyphe fera l’objet d’images vues du ciel. L’ensemble de ces prises de vue aériennes constituera une mosaïque de notre territoire transformé par le passage de TransHumance ». Bof… On se demande ce que coûte et qui paie cette opération artificielle, prévue du 17 mai au 9 juin 2013, avec une conclusion à Marseille. 

Dommage, car le concept pouvait être intéressant, avec la possibilité de retrouver la culture pastorale ancienne de notre région (mais qui s’est soucié des carraires, des bories, des enclos, des points d’eau, des bergers et troupeaux existants ?) et à condition d’associer réellement la population au lieu de la considérer comme des Indiens dans leur réserve (seule Miramas a prévu une flash mob). Il est vrai que les conditions climatiques (vent glacial) n'ont guère contribué au succès de l'opération...

Bénédict de Saint-Laurent (Saint-Antonin)

2 commentaires:

  1. Moi qui regrétais de ne pas être là pour TransHumance...
    Dommage d'oublier de faire simple et convivial...que venait faire Riederer en cette galère!!!

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  2. Drôle de transhumance en effet, encadrée par des vigiles patibulaires qui ne nous ont pas permis de s'approcher des bêtes ni de discuter avec les cavaliers, sans compter la débauche de camions pour le transport des bêtes, vachement écolo leur trucs !
    Le pire c'est que sur les 150 à 200 chevaux annoncés il y en avait une douzaine.

    Georges Flayols

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