Lors de la réunion du 8 mars 2016 sur la charte des
manifestations, le directeur du Grand Site Sainte-Victoire (GSSV), Philippe
Maigne, a donné des informations sur l'évolution institutionnelle de cette
structure. La décision tardive (décembre 2015) de la Préfecture des
Bouches-du-Rhône de dissoudre le GSSV (comme d'autres syndicats mixtes, par
exemple l'Europôle de l'Arbois) a surpris les élus –la Métropole du Grand
Marseille est en effet censée absorber en son sein toutes ces structures. En
définitive, la Métropole ayant pris du retard, le Préfet a admis que l'année
2016 serait une année de transition, pour laisser le temps au Grand Site et à
sa future tutelle de trouver une solution satisfaisante. De leur côté, les élus
participant au Comité Syndical du Grand Site, le 1er mars 2016, ont souhaité
que le nouveau schéma institutionnel puisse préserver une entité suffisamment
autonome chargée de piloter le programme d'actions actuellement confié au GSSV
(en particulier la gestion du contrat Natura 2000). Le risque est en effet de
voir dilué le Grand Site dans un service de l'environnement de la Métropole,
gérant depuis Marseille des actions de caractère local. Le geste des élus
témoigne de leur attachement à une structure dont ils estiment le bilan positif
(cf. pétition signée des maires du massif sur ce lien).
L'ASV partage largement le point de vue des élus. Si tout
n'est pas parfait, le Grand Site porte, au niveau officiel, une préoccupation
méritoire de l'environnement, de la protection de la nature et des sites, et du
développement durable. Il y a sans doute à réfléchir sur l'articulation entre
GSSV et autres acteurs très présents sur le massif, en particulier le Conseil
Départemental (gros propriétaire foncier et gérant de parcs de loisirs) et la
Communauté du Pays d'Aix (laquelle doit également se fondre dans la métropole).
De même, le Grand Site, à la différence de structures comme les parcs régionaux
ou nationaux, n'intervient guère dans le champ économique (création
d'activités) ou réglementaire (conseils en matière d'urbanisme, par exemple),
alors que le besoin existe. Mais il serait dommage de fragiliser un outil qui a
le mérite d'exister, qui a trouvé sa place et sa légitimité dans la gestion
publique locale, et qui joue en particulier un rôle essentiel en matière
d'environnement (études, mais aussi expérimentations, gestion de l'espace
etc.).
L'ASV fera part prochainement de sa position. Comme toute
crise, la situation actuelle donne des opportunités – ne peut-on, justement,
envisager de renforcer le dispositif actuel en réfléchissant à un statut de
Parc Naturel, qui correspond bien à la vocation de Sainte-Victoire (les
associations le proclament depuis le Livre Blanc de 1990…)? Comme l'a indiqué
Philippe Maigne, si les communes de Pourrières ou Rians (appartenant au Var)
avaient pu rejoindre à temps le GSSV, comme elles en ont le désir, il n'aurait
pas été possible d'intégrer le GSSV à la Métropole. Il va donc falloir remettre
l'ouvrage sur le métier, mais si toutes les parties prenantes y contribuent
positivement, cela pourrait déboucher sur un progrès, et non sur une
régression.
(Bénédict de Saint-Laurent, administrateur, ASV)
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