Une tortue d'Hermann adulte a été aperçue (photo) à
Saint-Antonin le 10 mars 2016. Normalement, l'habitat de cette espèce protégée
est plutôt le massif des Maures, mais certaines habitaient déjà dans
Sainte-Victoire avant le grand incendie de 1989. Leur présence (ou leur retour)
est un bon signe d'une biodiversité plus riche dans le massif. Malgré leur
grande longévité (40 à 90 ans !), ces sympathiques herbivores sont victimes de
plusieurs prédateurs, en particulier le sanglier (qui s'intéresse aux œufs et
aux petits), les chiens (qui les blessent ou les stressent) et l'homme (trafic routier, travaux
agricoles, feux, débroussaillement). Les tortues d'Hermann se
vendent cher au marché noir, malgré la protection de l'espèce (en forêt, il est
par exemple interdit de les déplacer) et les lourdes amendes (jusqu'à 9 000€).
Certaines animaleries en proposent comme animaux domestiques (en principe
tortues d'élevage), mais la tortue d'Hermann est un animal sauvage qu'il faut
laisser vivre dans le milieu naturel !
La biodiversité, c'est aussi le retour controversé du loup
(cf. actualité récente sur les attaques de troupeau, par exemple à Peyrolles).
Au nord du massif, cette présence du loup tend à décourager les éleveurs. Un
arbitrage est donc nécessaire entre agropastoralisme (la façon la plus
intelligente d'entretenir et de conserver ouvert le grand espace) et
pénétration de nouvelles espèces. Certains membres de l'ASV dénoncent
régulièrement les dégâts causés par les chevreuils sur les arbres. Quant aux
sangliers, leur nombre est devenu tel que le Préfet des Bouches-du-Rhône a
classé l'espèce comme nuisible et permet donc de d'éliminer les sangliers hors
période de chasse dans les secteurs où ils pullulent.
(B. de Saint-Laurent, Saint-Antonin)
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