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mercredi 15 avril 2015

Roumavagi 2015, au sommet et un peu plus bas…


Danse au Roumavagi 2014


Le Roumavagi 2015, pèlerinage au Prieuré de Sainte-Victoire aura lieu le dimanche 26 avril 2015. C'est une fête traditionnelle qui reprend le pèlerinage des habitants de Pertuis depuis au moins le XVIème siècle jusqu'à la fin du XIXème siècle, et qui a été reprise par les Amis de Sainte-Victoire depuis 60 ans. Cette édition comportera les temps suivants :

  • Concert "Alceste" (viole de gambe, musique du XVIIème siècle) à partir de 10:00;
  • Messe en provençal à 11:00;
  • Groupe folklorique Lou Roudelet Dei Mielo;
  • Chanteurs des Amis de Sainte-Victoire;
  • Messe au Roumavagi 2014
  • Démonstration de sauvetage en montagne du Grump.

Le gambiste devrait aussi intervenir après la messe. Tous les randonneurs qui peuvent accéder au Prieuré sont bienvenus !

Pour ceux qui ne peuvent monter jusqu'au sommet, un "petit" Roumavagi est organisé à Saint-Antonin, sur la place du village, le jeudi de l'Ascension (14 mai 2015) :

  • Messe en français à 10:30 (Père Lalanne et Père Julien Boury);
  • Concert par le groupe provençal la Belugo de Puericard;
  • Bénédiction de tous ceux qui travaillent et habitent dans le massif;
  • Apéritif offert par la mairie de Saint-Antonin, suivi d'un repas tiré des sacs…);
  • Fête de l'Ascension 2014 à St-Antonin
  • Parking possible après la maison Sainte-Victoire.

Tout le monde est également bienvenu !

(Information transmise à la demande des Amis de Sainte Victoire et de la paroisse des Chrétiens de Sainte-Victoire)

mercredi 1 avril 2015

L'incendie de 1989 : 25 ans après


Un recueil récent de l'ASV à partir de photos personnelles permet de comparer, sur une quarantaine de lieux, l'état de la végétation de Sainte-Victoire entre 1989 et 2015. Ce document est téléchargeable sur ce lien : "Sainte-Victoire, le feu et le paysage, 1989-2015", en étant patient (il s'agit d'un fichier PDF de 18 Mo; il est conseillé de le télécharger, plutôt que de le consulter en ligne, pour une meilleure fluidité).

Ce que montre ce travail (limité au plateau de Saint-Antonin) est intéressant dans la perspective de la mise à jour de la procédure Natura 2000, qui entend gérer les espaces naturels au mieux de leur conservation et du développement de la biodiversité. Pour retrouver les points de prise de vue de 1989, il a fallu parcourir des dizaines de kilomètres dans les garrigues et forêts du versant sud, ce qui a permis, par comparaison, d'observer l'évolution du milieu :
    Untinos et 2 Aiguilles, fin 1989
  • La végétation du massif de Sainte-Victoire s'est largement reconstituée, une génération après le gigantesque feu du 28 août 1989. Certes la forêt n'est pas encore très haute –tout au plus une dizaine de mètres dans les pinèdes les plus favorisées-, mais sa densité atteint souvent des niveaux dangereux dans les anciens couloirs à feu.
  • Le paysage a évolué, bien sûr, il s'est un peu fermé dans les perspectives proches (taillis ou pinède parfois dense), mais les vues lointaines n'ont guère changé.
  • Untinos et 2 Aiguilles, mars 2015
  • Très souvent, après la pousse du pin d'Alep, espèce pionnière, on observe en sous-bois la présence d'essences plus intéressantes, chêne blanc, chêne vert, laurier tin, genêt nain, chèvrefeuille buisson etc. Mais le pin d'Alep ne cesse de produire des graines et doit donc être sérieusement éclairci dès que l'état du sol le permet. C'est souvent le moment de sélectionner les arbres, de les ébrancher, de broyer, de créer de nouvelles fascines ou talus qui serviront de réceptacle pour les graines opportunistes, de boucher avec des branches les sentiers trop verticaux souvent créés par les sangliers, éventuellement de planter des essences résistantes dans de petites stations à présent protégées et dotées d'un sol suffisant.

L'ASV est ouverte à présenter ce travail et ses réflexions, à le compléter par de nouvelles prises de vue comparées (manque en particulier l'état du massif avant 1989), à envisager d'éventuelles expositions des originaux photographiques collectés. Une grande partie des pratiquants du massif n'était pas née au moment de l'incendie…

(Bénédict de Saint-Laurent, ASV)

vendredi 6 mars 2015

Richesse et subventions, le débat des départementales



Un article récent de l'Express ranime le débat sur la fiscalité communale dans les Bouches-du-Rhône, sujet sensible dans le département puisque la future métropole devrait aboutir, à partir de 2016, à une péréquation des recettes et prélèvements fiscaux entre communes pauvres (en premier lieu, Marseille) et communes riches (Aix, et en particulier sa banlieue est). Malgré le lissage prévu sur 12 ans et les promesses de l'Etat de contribuer au renouveau de Marseille, les élus et habitants du nord du département sont plutôt réservés sur la réforme bientôt mise en œuvre.

Or, le pourtour de Sainte-Victoire comporte 4 des 10 communes les plus aidées des Bouches-du-Rhône en termes de subventions du Conseil Général (St-Antonin, St-Marc Jaumegarde, Beaurecueil et Puyloubier, cf. tableau) –et ce ne sont pas les plus pauvres du département pour les revenus mensuels par habitant (chiffres de l'INSEE pour la population et les revenus, de la DGCL pour la richesse communale et les subventions). L'ASV avait déjà souligné ce paradoxe au moment des municipales. Mais l'argument du "riche aidé" mérite d'être sérieusement nuancé : il s'agit souvent de communes peu peuplées et à faible densité, dans lesquelles le poids des équipements et réseaux est proportionnellement plus important; le Conseil Général y investit beaucoup (cf. ses domaines de Roques-Hautes, Coquille, la Torse, plus la Maison Sainte-Victoire) pour en faire un "poumon vert" du département; enfin, ces communes ont une vocation d'accueil, elles reçoivent chaque année la moitié de la population des Bouches-du-Rhône (plus d'un million de visiteurs); et si par exemple, des travaux d'enfouissement des câbles sont réalisés, c'est pour que le massif soit plus beau pour tous ceux qui le pratiquent, et pas seulement les habitants.

L'Express attribue au clientélisme et à la séduction des grands électeurs pour les sénatoriales ces inégalités, en écrivant qu'en matière de subventions, "l'heureux habitant de Saint-Antonin vaut  lui seul 240 Aixois et 204 Marseillais". La réalité est beaucoup plus complexe, les chiffres DGCL ne prenant pas en compte les participations du Conseil Général à des opérations d'envergure (et considérées comme non-municipales) comme Euroméditerranée, le MUCEM ou la rocade L2 autour de Marseille. Prudence donc sur ces annonces tonitruantes à l'approche des départementales du 22 mars 2015…

(Bénédict de Saint-Laurent, ASV)

jeudi 5 mars 2015

Le champ du Chinois, pourquoi?



Cette question m'a été posée par Georges Flayols, éminent parapentiste, photographe et membre de l'ASV –et j'y réponds volontiers. Peu après le grand incendie de 1989, les projets les plus fantaisistes fleurirent sur la montagne calcinée. Beaucoup furent heureusement abandonnés. Mais un jeune et opiniâtre artiste chinois, Huang Yongping, en résidence à l'Ecole des Beaux-Arts d'Aix-en-Provence, réussit à mener à bien sa drôle d'installation, le "Sacrifice au Feu" (cf. présentation résumée). Malgré les protestations des
3 des 8 oratoires, devant l'oppidum calciné
habitants (non contre le geste artistique, mais contre le côté provocateur d'une célébration de l'incendie pour des gens qui vivaient dans la cendre et l'odeur de brûlé depuis plusieurs mois), le maire de Saint-Antonin donna l'autorisation d'ériger 4 cages mobiles contenant respectivement du bois brûlé, de la terre calcinée, des extincteurs et 600 kg de journaux, 8 oratoires en ferrociment de 3,50 m de haut (censés célébrer le cycle de la vie et de la mort du feu), ainsi qu'un talisman sous formes de bandes de plâtre dessinées sur les pentes (et élément "non interprétable", de l'avis même de son auteur…). Le lieu choisi en définitive (l'artiste avait d'abord pensé aux pentes de l'oppidum d'Untinos) fut la grande prairie à l'est du parking des Deux Aiguilles et la petite colline qui surmonte cette prairie (aujourd'hui très populaire pour le pique-nique familial et hélas les drones...).



Les 4 cages mobiles
L'installation n'eut guère de succès. Nulle trace n'en fait part sur internet. Les cages mobiles restèrent quelque temps, puis furent discrètement embarquées, comme les oratoires. Seules les reliques des bandes de plâtre et ce chaux (rayures espacées d'un mètre, sur une centaine de mètres) interpellèrent parfois les parapentistes  - Sainte Victoire n'est pourtant pas une montagne aztèque, malgré les géoglyphes à nouveau tentées lors de la Transhumance de 2013. Quant à Huang Yongping, à en croire sa biographie sur Wikipedia, il est resté en France et reste marqué par l'absurde, la déconstruction et le feu, comme en témoigne cette déclaration fracassante : "L'œuvre d'art est à l'artiste ce que l'opium est à l'homme. Avant que l'art soit détruit, la vie n'est jamais paisible. Dada est mort. Attention au feu." Bref, mystère et boule de gomme. Perplexes, mais loyaux, les Saint-Antonéliens baptisèrent le lieu du joli nom de "champ du Chinois". Et cela du moins est resté…

(Bénédict de Saint-Laurent, ASV)

mardi 3 mars 2015

Retour provisoire du berger à Saint-Antonin



Didier Vaiser, le berger, ou plutôt le chevrier de Saint-Antonin, a refait son apparition sur le plateau début mars 2015. Mais ce n'est hélas que pour une courte période de 2 mois (nécessaire pour qu'il assure son contrat minimal avec la municipalité et touche ses primes européennes). Il doit ensuite démonter la tente qui est située près du Bayon, au sud du champ du Chinois, et effectuer une courte transhumance vers le domaine de Saint-Hilaire (Ollières, Var), où il pourra bénéficier de perspectives à plus long terme.

Après cet échec (pour le Grand Site et la municipalité de Saint-Antonin), la question de l'agro-pastoralisme, pourtant souhaité dans les documents Natura 2000 et autres plans de gestion du massif, reste donc entière. La cohabitation du berger avec les habitants et les visiteurs ne semblait pas poser de problèmes. Cela semble moins évident pour les chasseurs, qui n'apprécient pas forcément que les espaces de broussailles s'ouvrent et que le gibier soit dérangé. Pour tout compliquer, notre ami, compère le loup, est annoncé. En outre, le maintien d'un berger sur place implique que des solutions soient apportées aux problèmes de logement (le berger actuel venait chaque jour d'Oraison, il vient d'acquérir une caravane, stationnée au camping de Beaurecueil) et de rentabilité de l'activité (surtout possible si une transformation du lait, par exemple en fromage, est réalisée, mais cela nécessite un équipement assez coûteux). Il reste qu'un gigantesque espace de prairies et de garrigues doit être entretenu (près de 1 000 hectares) et que l'agro-pastoralisme est souvent préférable aux autres options (débroussaillement mécanique, brûlage etc.). Avis aux bergers intéressés !

(Bénédict de Saint-Laurent, ASV)