L'Agence Nationale des Fréquences publie sur le site CartoRadio des informations sur les antennes de toutes
sortes qui couvrent le territoire (nombre dans les carrés bleus ci-contre; en rouge, les antennes mesurées). Rien que dans la proximité immédiate du
massif de Sainte-Victoire (versants sud et nord) et en excluant
Aix-en-Provence, une vingtaine d'antennes émettent pour la téléphonie mobile,
la télévision (antenne située au bord sud du plateau du Cengle sur le CD 56D)
ou des besoins "privés" (par exemple, l'émetteur de la vigie située à
la Croix de Provence). Les effets de ces antennes sont visuels (impact sur le
paysage, on se souvient des débats sur l'aéromètre du Pic des Mouches). Mais,
selon la puissance effective de l'émetteur, une pollution invisible (impact des
ondes électromagnétiques sur la santé) est parfois crainte. Certaines personnes
sont en effet électro-hyper-sensibles (et souffrent autant du wifi que du
téléphone mobile ou des antennes) et beaucoup d'associations de défense des
usagers réclament une diminution de la puissance des antennes (une telle
diminution implique paradoxalement d'augmenter la puissance des téléphones
mobiles, ce qui n'est pas idéal non plus). Selon le Monde, "même s'il
n'existe pas de consensus scientifique sur les risques potentiels des
radiofréquences pour la santé, plusieurs avis et études ont appelé à la
prudence"*. Pour ce qui concerne le massif de Sainte-Victoire, trop peu de
mesures sont effectuées sur la puissance réelle des antennes (2 mesures
seulement, à Puyloubier et Rousset) et deux antennes au moins sont posées au milieu des
habitations (Saint-Antonin, Vauvenargues). Un projet de loi adopté par
l'Assemblée Nationale (mais encore probablement loin de l'application…) oblige
à limiter la puissance du champ électromagnétique des antennes à 0,6
Volts/mètres (contre 41 à 61 V/m pour les installations actuelles). Même si les
puissances effectives sont faibles (2 à 6 V/m sur la plupart des sites
mesurés), elles restent au-delà de la recommandation du Conseil de l'Europe
(0,6 V/m, comme dans la future loi française). Et l'arrivée de la 4G conduit à
une multiplication du nombre des antennes. La vigilance s'impose donc…
(B. de Saint-Laurent, ASV)
* En 2011, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a
classé les radiofréquences comme "cancérogènes possibles". En
octobre 2013, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de
l'environnement et du travail (Anses), sans conclure à "un effet sanitaire
avéré", recommandait "de limiter les expositions de la population aux
radiofréquences – en particulier des téléphones mobiles –, notamment pour les
enfants et les utilisateurs intensifs".