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lundi 24 juin 2019

Les associations opposées au projet de décret sur la simplification des procédures concernant les sites classés


Dans un souci de simplification, le Gouvernement a préparé un décret sur la "déconcentration de la délivrance des autorisations de travaux en site classé". En gros, il s'agit de donner aux préfets (et non à l'Etat) la responsabilité de décision sur les projets d'aménagement qui touchent les grands sites de France. Ce décret potentiel a été soumis à consultation publique du 31/05/2019 au 20/06/2019, ce qui a valu 2 306 commentaires (dont ceux de membres de l'ASV) qui peuvent être lus sur ce lien.
La plupart des commentaires font part d'une forte opposition au décret envisagé. Certes la procédure actuelle implique des délais d'instruction souvent longs et un ensemble d'avis qui garantissent une protection sérieuse des 2 700 sites classés de France, notre patrimoine collectif. Mais la déconcentration aux préfets des décisions d'urbanisme paraît dangereuse au regard de l'expérience. Techniquement moins armés, davantage soumis aux lobbies locaux, plus sensibles aux arguments de développement économique ou de création d'emploi, les préfets ne semblent pas toujours en mesure de résister aux fortes pressions qui s'exercent sur les décideurs, au contraire d'un Etat plus lointain et plus "objectif". Cette position peut sembler paradoxale dans une république très jacobine et parfois exagérément centralisée, mais les sites classés constituent un bien commun d'exception, justifiant une protection d'exception…
Le réseau des Grands Sites de France (dont fait partie le Grand Site Concors –Ste-Victoire) a d'ailleurs fermement pris position contre le projet de décret (lire ici son point de vue). La plupart des associations sont sur la même ligne. Restons vigilants sur la protection de ces exceptionnelles richesses collectives que compte notre pays.

dimanche 23 juin 2019

Dérégulations climatiques et animales au sud du massif


Changement climatique, évolution de la faune. Cet article n'est pas scientifique, mais basé sur les observations d'habitants –et il semble clair qu'un nouvel équilibre (ou déséquilibre) se produit dans les années en cours concernant la faune sauvage du massif et la végétation. L'arrivée du loup (au nord comme au sud) ne semble pas encore entamer significativement la population de sangliers et de chevreuils. Par contre, les chasseurs disent que les mouflons, visibles ces dernières années sur la paroi sud, disparaîtraient largement (ceci est contredit par l'absence de carcasses visibles, jusqu'à preuve du contraire, mais les signalements de mouflons par les grimpeurs et randonneurs sont effectivement moins fréquents).
Certains disent que les chevreuils sont la proie des meutes –mais n'allez pas dire ça à Yannick Burles, le régisseur du domaine des Masques, sur le plateau du Cengle. Non seulement les chevreuils sont nombreux et endommagent le vignoble (perte de 50% de la récolte en 2017), mais encore les nouvelles mesures préventives, avec de très hautes barrières électriques installées sur le domaine (9 fils, hauteur supérieure à 2 m, mais décharges électriques par panneaux photovoltaïques sans doute un peu faibles) n'ont pas empêché ce printemps 4 incursions diurnes de chevreuils franchissant la barrière : quand il ne pleut pas suffisamment, les chevreuils sont irrésistiblement attirés par les jeunes pousses de vigne. Il est possible que le Cengle soit un refuge pour ces animaux, qui seraient pourchassés par le loup dans l'est du massif. L'arrêt du braconnage, autrefois important, favorise également la croissance de la population de chevreuils.
Malgré les prélèvements liés à la chasse, les sangliers demeurent très nombreux et font d'importants dégâts dans les propriétés. Sur le Cengle, zone pourtant très protégée, la population restante de faune à poil semble très limité : quasiment pas de lièvres ou lapins, quelques chèvres sauvages, peu d'écureuils. L'omniprésence du sanglier, le desséchement de la forêt, l'interruption chaque année de l'écoulement du Bayon entre juin et octobre (phénomène autrefois peu fréquent), la hausse de la fréquentation (promeneurs, VTT, chiens) sont parmi les explications possibles de cet appauvrissement apparent de la faune. L'avenir semble sombre, en particulier au sud du massif (le nord est plus humide), avec un dépérissement de la forêt (chênaies en particulier), une baisse des précipitations, une hausse des températures… Même si les marges de manœuvre des acteurs locaux (Grand Site, communes, Département, ONF, chasseurs etc.) semblent faibles, il est important de réagir pour tenter de préserver et transmettre un exceptionnel patrimoine vivant.

mardi 18 juin 2019

A propos d'un tag "idiot"…


Un visiteur assidu de ce blog exprime en ces termes son désaccord avec le jugement formulé dans cet article sur un "tag" intempestif (en fait une œuvre d'art, dont acte) :
Je suis, comme vous, un amant confondu de Sainte-Victoire, que je parcours régulièrement depuis de nombreuses années. Je lis donc avec intérêt et assez régulièrement ce que vous publiez sur le site de votre association et j'y apprends bien des choses.
Le tag objet du débat (et déjà un peu dégradé)
C'est pourquoi je tiens à manifester mon désaccord profond avec ce que vous avez écrit sur le "tag idiot" sur l'oppidum de Saint-Antonin. D'abord ce n'est ni un tag, ni un gribouillis, c'est un vrai dessin, pour ne pas dire une œuvre d'art, que je serais bien incapable de tracer.
Croyez que je déteste tout ce qui est tag ou graffiti, qui sont de véritables dégradations stupides des surfaces. Par contre, là, c'est autre chose et vous faites un raccourci déplorable.
En effet, Sainte-Victoire n'appartient à personne et même pas aux gens qui comme vous se dévouent pour l'entretenir. Sainte-Victoire est une création naturelle où les hommes ont imprimés leur pâte depuis des siècles et des siècles, rien ne vous autorise à en figer le paysage selon vos valeurs.
Parcourant Sainte-Victoire, j'ai depuis des années trouvé ici ou là, souvent dans des endroits cachés, de magnifiques gravures, qui pour n'être en rien préhistoriques, n'en étaient pas moins fort belles. Si des artistes, je dirais même des inspirés, viennent porter leur art et leur touche dans ces lieux superbes, rien ne vous autorise à vous y opposer, à les condamner ou à les faire disparaître. Pensez aussi à la joie du randonneur découvrant soudain, dans un taillis et au détour d'un rocher, une splendide gravure, souvent très symbolique. Cela n'a alors plus rien à voir avec ce que vous appelez avec mépris un "tag".
Voyez la Vallée des Merveilles, qui ne serait pas, sans les innombrables gravures que nos ancêtres y ont fait! L'histoire des apports de l'homme et de la nature ne s'arrête jamais et surtout pas aux limites de règles étriquées vous semblez défendre.
Il serait bien plus intelligent d'éliminer tags et graffitis et de laisser au plaisir du promeneur les fruits colorés de l'inventivité de certains. C'est participer sans pruderie ou esprit étroit à l'histoire du fabuleux massif.
J'espère en votre réflexion et, dans cette attente, vous fais part de mes salutations très cordiales.
Gildas de Caisar
A l'ASV, nous ne souhaitons pas polémiquer, et ne le faisons pas habituellement, encore que le débat sur ce qui est art et ce qui ne l'est pas soit très intéressant (mais difficile à conclure !). Cependant, devant la multiplication des expressions artistiques sauvages qui fleurissent sur le massif, il semble qu'il faille bien réaffirmer une position "raisonnable" consistant à préserver au maximum la montagne telle que nous l'avons reçue.
A cela plusieurs justifications : 1. le respect pour ceux qui préfèrent "rien" plutôt que "quelque chose" dans ce lieu de nature (cela vaut aussi pour le silence, par opposition au bruit, la lumière artificielle, et tout ce qui peut polluer l'intégrité de ce massif etc.); 2. le côté évidemment arbitraire de l'appréciation "artistique" –si moi par exemple, j'ai envie de considérer que les kleenex et cannettes sont des installations de valeur, pourquoi m'interdirait-on de les disposer le long des sentiers? D'autres installent bien des schtroumpfs, plantent des figuiers de barbarie ou dessinent des inscriptions cabalistiques sur les rochers du massif; 3. et s'il faut accepter certaines insertions modernes (oui, elles ont existé de tout temps et il y a bien, par exemple un balisage et des panneaux de signalisation), la qualité intrinsèque de ce qui est produit joue sur son acceptation, avec comme critères (entre autres) la discrétion, l'intégration au site, et l'utilisation de matériaux locaux (cas des cairns, par exemple, qui ne dérangent personne). 
Mais la réflexion continue… la montagne ne ne nous appartient pas et nous ne sommes pas chargés de sa police. Simplement, nous exprimons le point de vue de beaucoup !

samedi 15 juin 2019

Le petit renard de Saint-Antonin


Depuis mai 2019, un renard s'est familiarisé avec le village de Saint-Antonin, probablement attiré par du compost ménager (les fruits abîmés et déposés dans les jardins disparaissaient chaque nuit). Il trouve aussi de la nourriture dans les déchets laissés par les promeneurs et peut-être certains restes du restaurant de la Maison Sainte-Victoire.
Cette vidéo (cliquez) montre que ce renardeau n'est pas vraiment effrayé par l'homme. Il a été visible presque chaque soir de juin, parfois jusqu'au parking des 2 Aiguilles. Comme il semble maigre, il est tentant de le nourrir, mais c'est une erreur. Mieux vaut l'inciter à chasser (petits mulots, oiseaux, insectes), à ne pas s'approcher des humains, mais plutôt à les craindre…
Il n'est pas le seul animal sauvage visible au village (outre les habituels sangliers et chevreuils et les nombreux oiseaux) : des blaireaux ont été aperçus; une genette se promène parfois la nuit; des salamandres habitent dans les rochers près de l'arrêt de bus; une tortue de Hermann vogue dans les environs…