Ce blog a déjà fait état du combat de quelques passionnés
pour la réintroduction de l'azuré du Baguenaudier (Iolana Iolas, un grand et
rare papillon bleu) dans le massif. Ce papillon vit en symbiose avec le
baguenaudier (Colutea), petit arbuste à fleurs jaunes qui ressemble au
coronille, mais qui est beaucoup plus fragile et plus rare. Il semblerait que
les tentatives de ces dernières années pour réintroduire le papillon sur une
petite population de baguenaudiers de l'oppidum de Saint-Antonin portent enfin du
fruit. Des larves de papillon prêtes à éclore avaient en effet été déposées
dans la zone le 13 mai 2015.
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Iolana Iolas (image d'archive) |
Voici le compte-rendu de Jean-Pierre Balmain, le spécialiste
de l'IRSTEA qui se donne corps et âme à cette discrète cause : "ce matin
en congé (NDLR le 18 mai 2015), je suis arrivé aux biotopes de St-Antonin, sur
le coup de 9h. J’ai libéré 26 papillons.sur les coluteas à l’ombre des chênes
verts (peu de fleurs). Les fleurs pour les nourrir (Coluteas) sont rares à
cause de la sécheresse chronique depuis la 2ème semaine d’avril ! Quelle n’a
pas été ma surprise de voir 5 femelles de Iolana en train de pondre (ou de
butiner) sur des Coluteas distants de 30 à 100 m de distance. Il s'agit sans
doute les papillons nés des 25 nymphes (bleues) déposées sous abri le 13 mai.
Le tempo vis-à-vis de la floraison et de la météo est extrêmement important (…)
mais (présage bien de la ) réussite en cours de la réimplantation de Iolana
(disparu depuis au moins 40 ans !). J’ose espérer que si 8 à 10 papillons
arrivent à pondre un maximum dans leur courte vie (à cause de cette f…
sécheresse du printemps 2015), on aura suffisamment de chenilles épargnées
(entre 2 et 5 %) des armées de prédateurs et parasites, pour avoir des nymphes
enfouies dans la litière de feuilles et graviers, et capables d'assurer la
génération naturelle du printemps 2016 : soit peut-être 8 à 10 papillons pour
mai 2016." Alléluia donc pour les Iolanas et les Coluteas, mais attendons
une confirmation au printemps 2016 ! Notons aussi que, si la sécheresse a sévi
entre la mi-avril et le 8 juin, des pluies d'orage assez importantes ont enfin
arrosé le massif les 9 et 10 juin 2015.
(B. de Saint-Laurent, sur la base d'échanges avec
Jean-Pierre Balmain)
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